Ayant appris que, à la suite d’une décision municipale, un centre d’accueil pour femmes sans abri doit fermer ses portes dans trois mois, des travailleuses sociales se démènent pour réinsérer dans la société les femmes dont elles s’occupent, quitte à contourner les règles.

Avec ses deux premiers longs métrages, Discount et Carole Matthieu, Louis-Julien Petit a déjà affiché sa volonté de dénoncer les injustices en abordant de front des questions sociales.

Le cinéaste français, inspiré par les comédies sociales anglaises — on pense notamment au cinéma de Ken Loach —, creuse le même sillon avec Les invisibles, cette fois en campant son récit dans le monde des travailleuses sociales qui s’occupent de femmes itinérantes.

Pour ce faire, Petit emprunte le ton de la comédie et met de l’avant un militantisme plus rassembleur que revanchard.

IMAGE FOURNIE PAR A-Z FILMS

Les invisibles

À cet égard, il tient son pari, car son film sent bon l’humanisme et ne peut faire autrement que de nous atteindre. Cette idée de faire jouer ensemble des actrices professionnelles, qui tiennent ici les rôles des travailleuses sociales, et des femmes ayant vraiment connu l’itinérance à un moment de leur vie se révèle aussi très judicieuse.

D’un naturel confondant, les femmes de la rue ont une présence remarquable à l’écran. Et un sens de l’humour irrésistible.

Cela dit, à force de vouloir toucher les cœurs à tout prix, Les invisibles a parfois tendance à embellir un peu trop le portrait, surtout pendant le dernier acte. On appréciera quand même la nature tonique d’un film qui fait œuvre utile en redonnant foi en l’humanité.

★★★½ Les invisibles. Comédie dramatique de Louis-Julien Petit. Avec Audrey Lamy, Corinne Masiero, Noémie Lvovsky. 1h42.

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