Qui sont les vedettes dans les films de monstres ? Les acteurs hollywoodiens grassement payés ou les méchantes créatures, merveilles des technologies numérique et plastique ?

Évidemment, les bibittes l'emportent haut la main sur les humains. On veut qu'elles nous fassent peur. On veut de l'action et, soyons honnêtes, un peu de carnage. Partant de ce principe, on peut affirmer sans se tromper que Jurassic World : Fallen Kingdom est une réussite.

Dans cette cinquième mouture de la franchise Jurassic Park lancée par Steven Spielberg il y a déjà 25 ans, les dinosaures sont terrifiants, violents, en plus d'avoir acquis d'intéressantes habiletés acrobatiques.

À commencer par l'Indoraptor, vedette incontestée de ce long métrage très mollement dirigé par Juan Antonio Bayona. Car si on enlève les passages « dinosaures en furie », ce film ne passera pas à l'histoire, tant pour son scénario sans surprise que pour le jeu des acteurs qui n'ont pas grand-chose à faire, sinon de hurler leur vie et d'éviter de se faire dévorer.

L'histoire s'amorce quatre ans après la fermeture du parc à thèmes Jurassic World à Isla Nublar, au large du Costa Rica. Un gigantesque volcan de l'île est en éveil et son éminente éruption menace d'anéantir toutes les espèces encore en vie dans l'île. Une course s'engage pour les sauver de l'extinction. 

À la demande de riches financiers, Claire Dearing (Bryce Dallas Howard) et Owen Grady (Chris Pratt) reprennent du service pour accomplir cette mission de sauvetage. C'est l'Arche de Noé, version dinosaures !

Or, alors que l'île explose littéralement sous nos yeux (la scène la plus hallucinante, affolante et hautement réussie du film), Claire et Owen découvrent qu'ils ont été manipulés au bénéfice de mercenaires. De retour en Amérique, ces individus sans scrupules orchestrent une vente de dinosaures aux enchères. La pièce de résistance est l'Indoraptor, créature génétiquement modifiée et véritable machine à tuer que l'être humain peut commander à volonté.

Belle idée scénaristique que cette singulière vente aux enchères où des dinos en cage défilent sur un rail géant sous les yeux d'acheteurs assoiffés de pouvoir. Mais, attention au cliché, ces acheteurs sont russes, asiatiques, nouveaux riches, etc. Zéro surprise ici.

Même résultat pathétique lorsqu'on nous sert deux scènes d'une commission sénatoriale américaine chargée de décider si on doit sauver ou non les animaux. L'occasion en or de nous passer quelques beaux principes écologistes emmaillotés dans un paquet de phrases creuses.

Dans cette poutine, les comédiens jouent tous sur le même registre. Aucun ne laisse ne serait-ce qu'une quelconque impression de performance ou même d'intérêt. Ils sont venus pour poinçonner leur carte avant de retourner à la maison, en attendant la suite.

Parce que la finale du film ne laisse planer aucun doute qu'il y aura une suite. Et son thème, sans vous dévoiler de punch, s'annonce des plus intéressants. Espérons que les concepteurs en profiteront pour explorer des avenues originales en matière scénaristique.

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Jurassic World : Fallen Kingdom (V.F. : Monde jurassique - Le royaume déchu). Film de science-fiction de Juan Antonio Bayona. Avec Chris Pratt, Bryce Dallas Howard et... l'Indoraptor. 2 h 08.

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Image fournie par Universal

Jurassic World: Fallen Kingdom