Sourire et rire de la première image à la cinquième (et dernière) des scènes supplémentaires qui ponctuent le générique (d'accord, c'est - un peu - exagéré). Et verser une larme (O.K., deux-trois!) à deux ou trois reprises.

Oui, Guardians of the Galaxy Vol. 2 de James Gunn évite le piège de la suite ratée (yé!), et si l'élément-surprise du Vol. 1 n'est pas entièrement là (impossible de recréer une première fois, hein !), ce long métrage n'est pas un copier-coller du film à succès de 2014.

S'il faut comparer (faut-il?), il est en fait à la fois plus drôle, car plus assumé dans son côté «cartoonesque», et plus sombre dans son exploration des liens entre des personnages qui n'ont, pour plusieurs, plus à passer par l'étape de la présentation. Bref, à l'écriture comme à la réalisation, on le sent, James Gunn a l'entière confiance des bonzes de Marvel.

Ouverture en 1980, alors qu'un couple roule en décapotable sur une route du Missouri. À bord, une blonde chante et rit. Au volant, un jeune Kurt Russell. Elle est enceinte. Il est extraterrestre. Et il est le père de l'enfant à naître, que l'on connaîtra sous le nom de Peter Quill/Star-Lord (Chris Pratt, naturellement charmant et charismatique).

Zoom vers le futur. Les Gardiens ont été engagés par la Grande prêtresse dorée Ayesha (Elizabeth Debicki) pour débarrasser son peuple, les Sovereign, d'un monstre. Le combat est «épiquomique», mené au rythme de Brandy de Looking Glass sur laquelle danse... non pas Quill (on répète, Vol. 2 ne répète pas Vol. 1), mais le craquant Baby Groot (voix de Vin Diesel).

Et puis, l'impayable Rocket (voix de Bradley Cooper) fait une connerie, et les Gardiens d'être poursuivis par toute la flotte «souveraine». Intervention, ici, d'Ego (Kurt Russell), qui se présente comme le père de Peter Quill.

C'est le début d'une aventure rocambolesque, pétaradante, déjantée. Parfois émouvante. Certains trouveront que les violons sont très classiques (c'est vrai) et trop sollicités (c'est un point de vue).

Belles acquisitions

Nouveau venu dans cet univers, Kurt Russell partage assez de caractéristiques physiques avec Chris Pratt pour faire un père totalement crédible pour Quill. En plus, son aura de star hollywoodienne déteint à merveille sur l'humblement (!) nommé Ego. Une formidable acquisition, en particulier dans ce contexte d'exploration des relations père-fils.

Thème que déclinent aussi Peter Quill et Yondu (Michael Rooker), dont l'autorité sur les Ravageurs est remise en question - entre autres par son propre mentor, Stakar (Sylvester Stallone, dans deux apparitions prometteuses d'un possible retour).

Également nouvelle dans la distribution, Pom Klementieff en Mantis, créature insectoïde recueillie par Ego, qui possède un immense pouvoir d'empathie, mais aucune habileté sociale. Avec Drax le Destructeur (Dave Bautista, en grande forme), qui possède la subtilité d'un bulldozer, elle forme un duo «sans filtre» du tonnerre.

Les deux soeurs ennemies, Gamora (Zoe Saldana) et Nebula (Karen Gillan), continuent quant à elles à se taper dessus et, ce faisant, à exposer leur relation tourmentée. On frôle ici le pathos, mais on ne s'y embourbe pas: ces deux dames (actrices comme personnages) sont trop «badass» pour cela.

Et Baby Groot. Il vole toutes les scènes où il apparaît. Impossible de ne pas en verser une quand Peter Quill et lui partagent un moment tendre sur Father and Son de Cat Stevens. Car les chansons des années 70 et 80 sont (bien sûr !) comme autant de balises pour le film, de même que les références à la culture pop - de Pac-Man à... David Hasselhoff.

C'est ainsi que les couleurs pètent de partout, que les effets spéciaux explosent, que le récit s'échevelle (un peu trop) et que l'impression de «trip» psychédélique colle au cerveau. Ils sont fous, ces Gardiens. Et c'est contagieux.

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Guardians of the Galaxy Vol. 2 (V.F.: Les Gardiens de la galaxie vol. 2). Science-fiction de James Gunn. Avec Chris Pratt, Zoe Saldana, Dave Bautista, Kurt Russell. 2h13.

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Image fournie par Disney

Guardians of the Galaxy Vol. 2