L'histoire: Santa Barbara, 1979. Jamie (Lucas Jade Zumann) aborde l'adolescence. Ce sera une année charnière dans l'histoire et dans la vie du garçon. Pour l'aider à naviguer dans les méandres des changements culturels et de la rébellion, sa mère, qui l'élève seule, demande à Abbie, artiste punk et esprit libre, et à Julie, jeune voisine délurée et mûre, d'échanger avec son fils sur leur vision de la vie, de l'époque, des femmes.
Après avoir «fictionnalisé» la vie de son père dans Beginners, Mike Mills se penche avec tendresse, intelligence et une juste dose de nostalgie sur une page inspirée de son adolescence, en y plantant les femmes qui l'ont aidé à grandir. Trois femmes de rêves, de tête et de coeur qu'interprètent avec brio les stars de 20th Century Women: Annette Bening (dans une performance plus qu'«oscarisable»), Greta Gerwig et Elle Fanning.
Lettre d'amour à une époque, ce film aigre-doux, jamais mièvre et toujours pertinent, entrouvre portes et fenêtres sur un passé qui semblera familier aux uns, déroutant aux autres. Ici, Jimmy Carter livre à la télévision ce qui sera connu comme le discours «du malaise», où il évoque la crise de confiance du peuple américain (oui, on en était - déjà? - là). Ailleurs, on débat de la supériorité de Talking Heads sur Black Flag (ou l'inverse). Plus loin, le mystère de l'orgasme féminin fait l'objet de conciliabules.
Tout ceci livré avec moult détails - tant dans les décors et les accessoires que dans les costumes, l'attitude et les dialogues: le réalisateur et scénariste, aussi concepteur graphique, a l'oeil et l'oreille pour tout cela.
Le résultat est visuellement moins original et émotivement moins brut que Beginners (qui a valu un Oscar à Christopher Plummer). En fait, 20th Century Women est une élégante tapisserie dont la force tient, justement, à sa finesse.
* * * 1/2
20th Century Women. Comédie dramatique de Mike Mills. Avec Annette Bening, Greta Gerwig, Elle Fanning et Lucas Jade Zumann. 1h58.
Image fournie par A24
20th Century Women