L'histoire: Pendant trois périodes cruciales de sa vie, un Afro-Américain se bat contre son milieu et sa famille pour vivre son homosexualité, essayant de s'affirmer tout en demeurant fidèle à lui-même.

Lancé au festival de Telluride, le second long métrage de Barry Jenkins (Medicine for Melancholy) est l'un des films les plus accomplis de cette fin d'année. Et il pourrait fort bien se rendre loin dans la prochaine course aux Oscars. Ce drame urbain indépendant mérite d'ailleurs tous les éloges. Le cinéaste a en effet réussi à éviter tous les clichés liés au milieu qu'il décrit, pour mieux en extirper la profonde vérité.

Ce faisant, Jenkins trace avec beaucoup de sensibilité - mais jamais de sensiblerie - le portrait d'un garçon devenu homme, sur une période de 20 ans.

Il s'adonne que cet être, prénommé Charon, grandit dans un quartier difficile de Miami. Et qu'il se découvrira homosexuel dans un milieu où sont célébrées les valeurs présumées «viriles». Charon aura quand même la chance de croiser quelques mentors sur sa route.

Portant à l'écran un récit autobiographique de Tarell McCraney, Barry Jenkins propose ce que les Américains appellent un «coming of age movie», hors du commun. Moonlight se démarque en effet grâce à son habile construction dramatique, tout autant que par ses qualités cinématographiques. Formidablement bien joué et bien réalisé, ce film se retrouvera, à n'en pas douter, sur notre palmarès de fin d'année.

Notez que Moonlight prend l'affiche cette semaine en version originale seulement, mais qu'une version sous-titrée en français sera lancée très prochainement.

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Moonlight. Drame de Barry Jenkins. Avec Trevante Rhodes, Ashton Sanders, Alex Hibbert, Naomie Harris. 1h50.

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Image fournie par A24

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