Il y a du meilleur comme du pire dans Batman v Superman: Dawn of Justice, «mariage» entre le monde de Superman et celui de Batman dont Zack Snyder est le célébrant. Pas question toutefois de parler d'union ratée. Ce long métrage ne se contente en effet pas de mettre la table pour ses «rejetons» - entre autres, les deux volets de The League of Justice - , mais présente un récit qui prend des risques et, même s'il trébuche ici et là dans sa partie médiane, n'est jamais ennuyant.

Bref, au menu, sur une excellente trame sonore de Hans Zimmer et Junkie XL, de l'action magnifiquement conçue et rendue (c'est la signature de Zack Snyder), des effets spéciaux de pointe (là encore, c'est la marque du réalisateur) et, parfois, de l'émotion - ce qui n'est pas la force de l'homme derrière 300 et Watchmen, dont le parcours prouve qu'il préfère l'action aux sentiments.

Côté récit, le meilleur se trouve dans l'ouverture de cette suite à Man of Steel qui revient sur l'affrontement entre Superman (Henry Cavill) et le général Zod (Michael Shannon), mais le présente du point de vue des humains présents lors de la destruction de Metropolis. Parmi eux, Bruce Wayne (Ben Affleck), qui réalise le danger que pourrait représenter le Kryptonien s'il décidait de s'en prendre à l'humanité. Dix-huit mois plus tard, Batman est prêt à utiliser les moyens nécessaires pour... régler le problème.

Le pire, toujours côté histoire, c'est la pirouette «faiblissime» qui changera l'issue d'un combat à mort entre les deux piliers de DC Comics.

Côté performance, le meilleur vient de Ben Affleck, qui offre une excellente prestation en Bruce Wayne désabusé et usé. Et le pire, de Ben Affleck aussi, quand il se fait Batman - et là, ce n'est pas sa faute, mais celle du costume/armure/quasi scaphandre du Chevalier noir, dans lequel l'acteur semble avoir de la difficulté à bouger... alors, imaginez, se battre!

Jesse et Lex

Le meilleur, si on regarde chez les méchants, c'est Jesse Eisenberg en Lex Luthor - un choix qui ne fera pas l'unanimité, mais cette «relecture» du personnage est osée et franchement réussie pour qui accepte de jouer avec la mythologie. Le pire, dans ce volet-là, c'est Doomsday - qui semble sortir d'une «boîte à monstres» où l'on puise trop ces dernières années.

Quand on regarde du côté relations entre les personnages, le meilleur est dans celle qui unit Clark Kent et Lois Lane (Amy Adams). La journaliste gagne d'ailleurs ici en texture. Le pire, c'est Bruce Wayne et Alfred: Jeremy Irons est excellent dans cette relecture du personnage, plus jeune et avec un probable passé militaire... ce qui, par contre, ne colle absolument pas avec les «Master Bruce» dont il émaille ses échanges avec le milliardaire.

Enfin, le meilleur-sans-pire, c'est l'entrée de Gal Gadot en Diana Prince/Wonder Woman: sensuelle et mystérieuse au civil, sauvage au combat et sculpturale en tout temps, l'actrice israélienne EST la princesse amazone et il ne fait aucun doute qu'elle va faire merveille dans ses prochaines apparitions à l'écran.

Quant au pire-sans-meilleur, c'est l'absence quasi totale d'humour. Après avoir vu Guardians of the GalaxyAnt-Man et Deadpool, qui n'en manquent pas, on a envie ici de faire intervenir le Joker et d'y aller d'un «Why so serious

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SCIENCE-FICTION. Batman v Superman: Dawn of Justice (V.F.: Batman vs Superman: L'aube de la justice). De Zack Snyder. Avec Henry Cavill, Ben Affleck, Gal Gadot et Jesse Eisenberg. 2h31.

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PHOTO FOURNIE PAR WARNER BROS.