Il aura fallu 14 ans avant que Nia Vardalos propose une suite à My Big Fat Greek Wedding, sa comédie autobiographique sur l'émancipation d'une femme coincée dans les rites et traditions d'une famille américano-grecque orthodoxe.

Plus grand succès d'un film indépendant à ce jour (en 2002, la comédie a rapporté près de 370 millions de dollars... pour un budget de 5 millions!), l'auteure et comédienne a su résister aux sirènes hollywoodiennes. Et c'est tant mieux. Si le premier volet vous a séduit, vous allez sans doute aimer le second. 

Avec le temps, tout le monde change... sauf les Grecs, lit-on sur l'affiche du film. Ce qui ne change pas: la famille envahissante, la peur de la liberté hors de la casa grecque, la fierté ancestrale, l'amour du vin et de l'ail. À l'exception que, désormais, ce n'est plus Toula (Vardalos) qui cherche à fuir le nid bleu et blanc, mais sa fille qui veut aller étudier loin des siens. Pas que l'adolescente de 17 ans nommée Paris (en l'honneur du prince troyen et non de la Ville Lumière) soit différente des filles de son âge. Elle veut juste vivre sa vie. Ce qui n'est pas une sinécure chez les Portokalos.

My Big Fat Greek Wedding 2 relate à nouveau les hauts et les bas de la colorée famille. Le clan grec habite toujours le même pâté de maisons d'un quartier résidentiel de Chicago. Toula gère toujours le restaurant Zorba's avec ses parents, plus vulnérables qu'il y a une décennie, mais toujours aussi attendrissants. La chimie comique opère, même si l'on ne réinvente pas la roue. Les névroses familiales et le choc des valeurs culturelles sont des sources intarissables de bonnes histoires à raconter.

Une distribution remarquable

Le film est produit entre autres par Tom Hanks et sa femme Rita Wilson (qui joue aussi un petit rôle). Il est réalisé de façon assez conventionnelle par Kirk Jones; ce dernier succède à Joel Zwick, qui a dirigé le premier opus en 2002. Ce qui se démarque dans cette comédie populaire, c'est le jeu et l'écriture. 

Le scénario est bourré de gags hilarants et de répliques qui font mouche.

Nia Vardalos a fait ses classes avec Second City à Chicago, la meilleure compagnie de répertoire aux États-Unis. Là où ont été formés les Elaine May, Bill Murray, Steve Carell, John Candy et tant d'autres talents comiques vus à SNL et SCTV.

Dans le rôle de Kostas (Gus), le patriarche plus grec qu'Alexandre le Grand, on retrouve avec joie Michael Constantine, un formidable vétéran acteur, à la bouille unique et à la franche répartie malgré ses 88 ans. Maria, la mère qui essaie de reprendre le contrôle de sa vie, est interprétée par Lainie Kazan, une légende de Broadway. Et l'inénarrable tante Viola est défendue par l'excellente Andrea Martin. John Corbett incarne à nouveau le mari de Toula - il s'en tire bien avec un personnage plus fade.

La scène finale du mariage intergénérationnel est un peu longue et trop pralinée. Or, ne boudons pas notre plaisir. Cette comédie romantique est un beau cadeau. Et pas de Grec.

* * * 1/2

COMÉDIE ROMANTIQUE. My Big Fat Greek Wedding 2. De Kirk Jones. Avec Nia Vardolos, John Corbertt et Andrea Martin. 1h34.

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PHOTO FOURNIE PAR UNIVERSAL PICTURES