Le jeune Haley Joel Osment passait son temps à voir des revenants dans Le sixième sens. C’est aussi le cas de Ricky Gervais dans La ville fantôme (v.f. de Ghost Town), à la différence que son personnage nage en pleine comédie romantique supernaturelle et que ses revenants ont des bouilles plus sympathiques.

Gervais, la vedette britannique de la télésérie The Office, est la pierre angulaire de cette fantaisie sans prétention, où il campe le rôle d’un dentiste solitaire et misanthrope de Manhattan qui, après avoir vécu à l’hôpital une brève expérience de mort clinique, se réveillera avec le don inusité de voir des fantômes.

Partout, et à chaque moment du jour ou de la nuit, des revenants pourchassent le pauvre Bertram Pincus. Ils ne sont pas méchants et ne désirent qu’une chose : que le dentiste aux pouvoirs surnaturels les aide à livrer un ultime (mais ô combien important) message à leurs proches. Il s’agit pour eux de la seule façon de quitter ce monde une bonne fois pour toutes, l’âme en paix.

Parmi eux, Frank Herlihy (Greg Kinnear), un homme jadis marié avec une spécialiste en… momies (Téa Leoni), qui voit d’un mauvais œil son éventuel remariage avec un avocat (Billy Campbell). Pour le mari jaloux devenu un poltergeist, Pincus est la seule personne capable de foutre en l’air cette idylle. Le reste de l’histoire consiste à voir comment celui-ci s’y prendra pour accomplir sa mission commandée de l’au-delà.

La première comédie du réalisateur David Koepp, scénariste de quelques blockbusters des dernières années (le dernier Indiana Jones, Spider-Man, Le parc jurassique), ne révolutionne pas le genre, mais réussit à faire passer un bon moment sans qu’on se prenne la tête.

La ville fantôme n’est évidemment pas sans rappeler Mon fantôme d’amour (romance guimauve en moins), mais surtout les films de Capra, où le héros, indifférent à son entourage, apprend à devenir bon et à s’ouvrir aux vertus de la compassion. Le film se termine alors que Koepp commençait à vouloir justement en mettre un peu trop.

Ricky Gervais, cynique et sarcastique à souhait, passe bien la rampe, réussissant même à insuffler à son personnage une tendresse inattendue. Un petit rôle sympathique pour un film qui l’est tout autant.