(Toronto) À 93 ans, William Shatner est prêt à avancer de nouveau vers l’inconnu.

Le comédien d’origine montréalaise dit être ouvert à enfiler de nouveau les habits du capitaine Kirk dans une énième version de Star Trek, s’il est raisonnablement possible de le faire apparaître de nouveau.

« L’idée est intrigante, reconnaît M. Shatner. C’est presque impossible, mais c’était un grand rôle tellement bien écrit. Et s’il existe une bonne raison pour le faire revivre, pas seulement pour un passage éclair, j’envisagerai de le faire. »

Celui qui est récemment devenu porte-parole d’une entreprise spécialisée dans les effets numériques de rajeunissement a même suggéré qu’il pouvait jouer un plus jeune capitaine du vaisseau de l’espace Enterprise.

« Une entreprise qui veut placer mon corps et mon cerveau dans un sommeil cryogénique serait une façon de me ramener, imagine-t-il. Donc, on a gelé le cerveau du capitaine Kirk. C’est le scénario. Voyons si l’on peut y ajouter un peu de sel, un peu de poivre. Et vlan ! Voilà le capitaine Kirk ! »

La dernière fois que William Shatner a joué dans la célèbre franchise remonte à 1994, dans Star Trek Générations, un film dans lequel le capitaine Kirk était tué.

« Laisser un peu de vérité »

William Shatner participe à une tournée de promotion d’un nouveau documentaire biographique portant sur son parcours personnel, qui sera offert à la vidéo sur demande dès mardi.

You Can Call Me Bill, réalisé par Alexandre O. Philippe, permet de revoir des scènes de la célèbre Patrouille du cosmos, mais aussi d’autres séries télévisées dans lesquelles Shatner a joué, comme Justice à Boston et Hooker. Le film raconte aussi le voyage du comédien dans l’espace à bord du véhicule spatial de la société Blue Origin en 2021. Le film permet également d’entendre les réflexions du comédien sur la vie, la mort, la nature.

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

William Shatner au Comiccon de Montréal, en 2016

« Plusieurs personnes sont venues me proposer de tourner un film biographique au fil des années, dit le comédien. J’ai toujours refusé. Un film biographique signifie en quelque sorte la fin. Coupez ! On meurt. »

Mais l’idée de produire le film à l’aide d’un financement participatif l’a fait changer d’avis.

Legion M, la maison de production, vend des parts au public. Si le film génère des profits, une partie est remise aux détenteurs de parts. En quatre jours, la campagne pour You Can Call Me Bill a recueilli 750 000 $ US.

Le comédien voulait aussi « laisser un peu de vérité à son sujet » à ses enfants et à ses petits-enfants. Il dit en avoir beaucoup appris sur lui-même en tournant le film. « Mais je ne sais pas ce que signifie l’expression ‟connais-toi toi-même”. »

William Shatner ne croit pas qu’il détient tant de sagesse à faire partager.

« Quand on devient vieux, on devient plus sage : c’est un mythe qui n’est fondé sur aucune réalité. Si on est imbécile quand on est jeune, on reste imbécile quand on est vieux. On n’est qu’un vieil homme imbécile. »

Le temps ne nous donne pas de la sagesse. Le temps nous fait réaliser comment la vie passe rapidement. Ça, c’est certain.

William Shatner

Mais William Shatner, malgré le peu d’années qui lui restent sans doute à vivre, ne compte pas rester inactif. Il sortira bientôt un album pour enfants, Where Will The Animals Sleep ? Songs For Kids & Other Living Things, et participera en décembre à une croisière dans l’Antarctique avec l’astronaute Scott Kelly et l’astrophysicien Neil deGrasse Tyson.

« La vie est si courte, il faut faire quelque chose dans l’instant. Il faut se rendre à tel endroit, rencontrer telle personne, lire tel livre. Maintenant ! C’est ce que le vieil âge nous apprend. Et quand on l’a compris, on meurt. On n’a plus de temps, on est mort. »