En ouverture, l’adaptation du livre Le plongeur, qui se déroule en grande partie dans la cuisine d’un restaurant. En fermeture, Farador, une comédie dont les personnages sont des adeptes du jeu Donjons et Dragons. Ce ne sont que deux des 300 films de tous les formats qui seront présentés aux Rendez-vous Québec Cinéma, du 22 février au 4 mars. Aperçu de la vaste programmation.

« Le cinéma québécois a besoin d’amour, peut-être plus que jamais », a lancé en conférence de presse Christine Beaulieu, co-porte-parole avec Emmanuel Schwartz des 41es Rendez-vous Québec Cinéma (RVQC).

Christine Beaulieu est en vedette dans cinq des 300 films qui seront présentés, dont le thriller Frontières de Guy Édoin. Elle y incarne la sœur d’une femme (Pascale Bussières) persuadée que sa ferme des Cantons-de-l’Est est hantée.

Éric K. Boulianne, derrière les scénarios des films d’ouverture et de fermeture, soit l’adaptation du livre à succès de Stéphane Larue Le plongeur réalisée par Francis Leclerc, et de Farador, comédie d’Édouard Tremblay, donnera une classe de maître le 25 février. Ce n’est pas tout : il tient aussi un rôle dans Farador et il a cosigné le scénario du film Viking, sorti en 2022, qui sera présenté pendant les RVCQ.

Toute une année pour lui aussi.

Guillaume Cyr, dont les 24e et 25e films québécois qu’il a tournés sortiront en 2023 (Bungalow et La meute), animera le 2 mars le gala Prends ça court ! et il a confirmé la présence de Denis Villeneuve pour la remise du deuxième prix Coup de cœur qui porte son nom.

À la conférence de presse tenue lundi matin, on pouvait aussi voir Éric Bruneau, qui sera en vedette dans le film Crépuscule pour un tueur de Raymond Saint-Jean, ainsi que Guillaume Lambert, qui présentera une version commentée de son film Niagara.

L’expérience du grand écran

Au total, ce sont 50 longs métrages de fiction qui seront présentés (notamment au Cinéma Impérial et à la Cinémathèque), 32 longs métrages documentaires et 156 courts métrages, dont À Harton de John Blouin, Une nuit de chien de Max Woodward et Pacific Bell de Sandrine Béchade.

Le public pourra voir en primeur le documentaire Jacques de Lysandre Leduc-Boudreau, hommage à un grand explorateur nordique, Jacques Duhoux, qui persiste à 85 ans à vivre en marge du monde.

Parmi les autres premières annoncées par Colette Loumède, programmatrice des longs métrages documentaires, citons L’ordre secret de Phil Comeau, qui relate les actions militantes pancanadiennes de l’Ordre de Jacques-Cartier de 1926 à 1965 pour assurer la survie de la langue française.

Colette Loumède a décrit comme des « étoiles filantes » les rares documentaires qui se faufilent dans les salles de cinéma, d’où l’intérêt de les voir dans le cadre des RVQC. Elle assure que « le bain de forêt visuel et sonore » et sans paroles de Robert Morin 7 paysages est « une expérience qu’il faut vivre en salle avec d’autres ».

Compétitions et rétrospectives

Les Rendez-vous Québec Cinéma ont différents volets compétitifs. Un total de 12 prix seront remis parmi les 145 films en compétition.

On fait aussi une place au meilleur du cinéma du passé avec des projections anniversaires pour Gaz Bar Blues de Louis Bélanger, Le violon rouge de François Girard et Il était une fois dans l’Est d’André Brassard, mort l’an dernier.

Le public pourra aussi voir en « présentation spéciale » À l’origine d’un cri de Robin Aubert qui mettait en vedette feu Jean Lapointe, à qui les Rendez-vous Québec Cinéma sont dédiés.

On rendra aussi hommage au cinéaste Jeff Barnaby, mort l’an dernier, à travers son film Rhymes for Young Ghouls. « Une inspiration pour tous les cinéastes autochtones », a souligné Sylvie Quenneville, directrice générale de Québec Cinéma.

Quant aux plus petits, non seulement ils pourront assister à l’avant-première du film d’animation Katak, le brave béluga, mais ils pourront fouler un tapis rouge.

Pour reprendre les mots de son directeur Valentin Verrier, les RVQC sont certainement un « savoureux mélange » où cinéphiles et artisans ont de multiples occasions de se croiser.

Réfléchir sur le rayonnement et la promotion des films

À pareille date l’an dernier, les salles de cinéma étaient fermées, si bien que les RVQC avaient été repoussés exceptionnellement en avril.

Alors qu’on retourne à la programmation normale, Sylvie Quenneville vante « la beauté, la richesse et la diversité » du cinéma québécois à un moment où il est particulièrement important de réfléchir à sa « vitalité » et à son « rayonnement ».

PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

Christine Beaulieu, co-porte-parole des RVQC, Sylvie Quenneville, directrice de Québec Cinéma, et Guillaume Cyr, qui animera le gala Prends ça court !

L’an dernier, les parts de marché du cinéma québécois ont été de 7,3 %, ce qui était en-deçà des attentes. Au milieu des années 2000, elles avaient atteint un sommet de 18,2 %.

Le 2 mars, les RVQC ont prévu une grande discussion sur la promotion et le développement des publics, ainsi que sur l’éventuelle formule renouvelée du gala Québec Cinéma. « C’est la plus grande vitrine du cinéma québécois. Je veux entendre la voix du milieu », a lancé Sylvie Quenneville.

« Le gala n’est pas mort », a assuré à La Presse la directrice générale de Québec Cinéma, qui a bon espoir de tenir une cérémonie à l’automne. Surtout que c’est l’année du 25e anniversaire.

Consultez la programmation des Rendez-vous Québec Cinéma