Quinze projets de films, dont trois d’animation, viennent de recevoir l’appui de la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC) pour leur financement à la production (le tournage), annonce l’organisme québécois.

Plusieurs réalisateurs connus sont associés à des projets, dont Sophie Deraspe, Robert Morin, Mariloup Wolfe, Charles-Olivier Michaud, Rafaël Ouellet et Maxime Giroux.

Outre les trois œuvres d’animation, la SODEC financera quatre comédies, six drames et deux films de genre dans des projets divisés en deux catégories, soit ceux de plus de 2,5 millions de dollars et ceux de moins de 2,5 millions de dollars.

Les trois projets d’animation qu’a retenu la SODEC sont Béluga Blues de Christine Dallaire-Dupont et Nicola Lemay (scénario d’Andrée Lambert), La légende du papillon, une coproduction avec l’Allemagne réalisée par Sophie Roy et Jean-François Pouliot (scénario : Julie Burroughs, Jacques Désy, Heidi Foss et Lienne Sawatsky) ainsi que Toupie et Binou, le film que Dominique Jolin et Raymond Lebrun scénarisent et réalisent.

L’actuelle crise de coronavirus semble avoir une incidence sur le financement des films d’animation qui requièrent moins de regroupement de personnes en un même lieu. Mais selon Nancy Florence Savard de la maison 10e AVE Productions (Béluga Blues), c’est peut-être aussi la démonstration que l’industrie québécoise de l’animation arrive à une certaine maturité.

PHOTO FOURNIE PAR 10E AVE PRODUCTIONS

Parmi les trois projets d’animation retenus par la SODEC, on retrouve Béluga Blues de Christine Dallaire-Dupont et Nicola Lemay (scénario d’Andrée Lambert).

Il faut mettre de 5 à 7 ans pour développer un projet d’animation, dit-elle. Les films d’animation 100 % québécois ont commencé il y a six ans avec La légende de Sarila (qu’elle a produit et réalisé). Je pense que nous arrivons à une période charnière où l’industrie a pris son rythme de croisière. »

Comédies

Comme mentionné dans La Presse vendredi dernier, la comédie Au revoir le bonheur de Ken Scott reçoit du financement, tout comme Je suis Arlette, film de Mariloup Wolfe d’après un scénario de Marie Vien. Cette dernière, rappelons-le, a signé le scénario des longs métrages 14 jours, 12 nuits et La passion d’Augustine.

PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

la comédie Au revoir le bonheur de Ken Scott reçoit du financement.

Dans une entrevue accordée à La Presse le 9 mars dernier, Mme Vien disait ceci à propos de son nouveau projet : « C’est l’histoire d’un premier ministre qui va approcher une jeune femme, Arlette St-Amour, pour rajeunir l’image du gouvernement. Il ira jusqu’à la nommer ministre de la Culture. Et rapidement, elle va se pogner avec le ministre des Finances. »

Après Les scènes fortuites, une première incursion dans le long métrage, l’animateur, humoriste et acteur Guillaume Lambert revient aussi au cinéma avec la comédie Niagara. Joëlle Desjardins-Paquette proposera quant à elle le film Rodéo d’après un scénario coécrit avec Sarah Lévesque.

Six drames

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

Déjà dans l’air depuis moment, l’adaptation du roman Ru de Kim Thuy sera réalisée par Charles-Olivier Michaud (notre photo) d’après un scénario de Jacques Davidts.

Déjà dans l’air depuis moment, l’adaptation du roman Ru de Kim Thuy sera réalisée par Charles-Olivier Michaud d’après un scénario de Jacques Davidts.

Sophie Deraspe, dont le plus récent film, Antigone, a connu une grande résonance dans le milieu du cinéma au cours de la dernière année, se lancera de son côté dans le film D’où viens-tu berger ?, adaptation du roman éponyme de Mathyas Lefebure. Le romancier et la cinéaste cosigneront le scénario.

En entrevue à La Presse en décembre dernier, elle disait ceci à propos de l’auteur et de son roman : « Il parle du jour où il a quitté son travail en publicité à Montréal pour devenir berger dans les Alpes, où la vie était moins champêtre qu’il ne le pensait. »

Les quatre autres films dramatiques financés sont Coyote de Katherine Jerkokic qui nous avait donné le très beau Les routes en février l’an dernier, Le festin boréal de Robert Morin, Noémie dit oui de Geneviève Albert et Richelieu de Pier-Philippe Chevigny.

Deux films de genre

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

Rafaël Ouellet signera le scénario et réalisera Arsenault et fils, portrait d’une famille de braconniers du Témiscouata.

Deux réalisateurs dont la réputation n’est plus à faire, Rafaël Ouellet et Maxime Giroux, obtiennent enfin le soutien de la SODEC pour la production de films de genre.

M. Ouellet (Camion, Gurov et Anna) signera le scénario et réalisera Arsenault et fils, portrait d’une famille de braconniers du Témiscouata.

Joint par La Presse, Rafaël Ouellet a expliqué que les membres de cette famille vont passer un mauvais été et qu’ils seront forcés à réévaluer leurs façons de faire.

« Le rôle principal ira à Guillaume Cyr, dit-il. Tout le reste du casting va être influencé par ce choix. Je peux aussi vous dire que je refais équipe avec Robin-Joël Cool et Viviane Audet pour la musique. » Ce tandem avait remporté le Jutra de la meilleure musique originale pour Camion en 2011.

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

Maxime Giroux (notre photo) proposera l’œuvre Norbourg dont le scénario a été confié à Simon Lavoie.

Originaire de Dégelis dans le Témiscouata, M. Ouellet explique aussi que l’histoire se déroulera à cheval entre le Québec et le Nouveau-Brunswick. « Cette frontière donne plusieurs éléments intéressants pour le scénario : des policiers différents, des accents différents dans la langue française et aussi un décalage horaire. »

Quant à Maxime Giroux (La grande noirceur, Félix et Meira), il proposera l’œuvre Norbourg dont le scénario a été confié à Simon Lavoie.

Il reste maintenant à voir comment le tournage de ces projets se fera dans les conditions actuelles. Certains attendent aussi d’autres aides financières pour boucler leur budget de production.