Dans le premier article sur la conduite hivernale, la semaine dernière, nous avons mis en évidence l'importance d'adapter sa conduite aux conditions de la route. Maintenant, voici quelques conseils qui pourraient s'avérer fort utiles pour peaufiner votre technique de freinage et contrôler un éventuel dérapage du véhicule.

Freinage d'urgence avec l'ABS

Avec un système de freinage antiblocage (ABS), la méthode est simple: vous appuyez très fort sur la pédale et la maintenez enfoncée pour permettre au système de pomper les freins à votre place. Comme la voiture demeure plus stable avec un système antiblocage, vous êtes alors en mesure de contourner un obstacle, si l'adhérence latérale des pneus est bonne.

Avec l'ABS, vous savez instantanément à quel moment le freinage au seuil est dépassé, les pulsations ressenties sur la pédale vous l'indiquent. Il suffit alors, si vous le voulez, de relâcher légèrement la pression sur la pédale pour freiner au seuil. Les pulsations de la pédale de frein cesseront alors.

Freinage d'urgence sans l'ABS

Deux méthodes peuvent être utilisées pour mener cette délicate manoeuvre, surtout sur une surface glissante: bloquer et débloquer les roues ou pomper les freins. Bloquer et débloquer les roues consiste à appuyer à fond sur la pédale de frein, ce qui bloque les roues, puis à relâcher les freins dès que le véhicule commence à déraper, à freiner à fond de nouveau une fois le véhicule maîtrisé et ainsi de suite jusqu'à l'arrêt complet. Pomper les freins signifie appuyer à fond sur la pédale de frein puis relâcher la pédale, puis appuyer et relâcher en alternance, avec un bon rythme, pas trop vite ni trop lentement, jusqu'à l'arrêt du véhicule.

En ce qui concerne la distance de freinage, les deux méthodes se valent. Par contre, le blocage-déblocage est plus facile à exécuter puisqu'avec le pompage il faut avoir le bon rythme. Toutefois, plus la vitesse augmente, surtout au-dessus de 60 km/h, plus le risque de perdre le contrôle s'accroît avec la méthode blocage-déblocage. En pompant les freins convenablement, il est alors plus facile de maintenir le véhicule stable. Ces deux méthodes peuvent donc être efficaces, mais pour déterminer celle avec laquelle vous êtes le plus à l'aise, pratiquez-les sur une surface appropriée.

Dérapage de l'avant du véhicule

Lors d'un virage, tout peut aller pour le mieux, tant et aussi longtemps que les pneus «mordent la chaussée». Cependant, à partir du moment où la force centrifuge est plus forte que l'adhérence des pneus avant, votre véhicule commencera à déraper de l'avant, ce qui s'appelle du sous-virage.

Le phénomène du dérapage est souvent causé par une vitesse trop élevée ou un blocage des roues. Pour y mettre un terme, il faut diminuer la pression sur l'accélérateur ou la pédale de frein et braquer les roues dans la direction de la courbe tout en regardant dans la direction où vous voulez diriger le véhicule. Bien sûr, le braquage doit être réalisé avec douceur, ce qui s'avère facile puisque les roues sont déjà tournées dans la direction voulue. Soyez toutefois prudent avec une traction, et également avec une propulsion: si vous relâchez vivement l'accélérateur, les roues arrière pourraient se mettre à déraper.

Dérapage de l'arrière du véhicule

Si vous remarquez tout à coup que l'arrière de votre voiture tend à prendre sa propre trajectoire, il s'agit de survirage. Pour y remédier, il suffit de tourner les roues avant dans la direction vers laquelle l'arrière a commencé à déraper, tout en regardant bien sûr dans la direction où vous voulez aller.

Après la première correction, il arrive souvent que le véhicule dérape à nouveau, mais dans la direction opposée: soyez alors prêt à recommencer la manoeuvre, en alliant douceur et rapidité. Cette manoeuvre délicate nécessite une grande présence d'esprit: ainsi, n'oubliez jamais que le regard doit se porter là où le véhicule doit aller, et non pas là où il va!