Ah, que la neige va neiger...Doit-on laver son auto durant l'hiver ? Les traitements antirouille sont-ils une panacée ? Le chauffe-moteur est-il le gadget le plus sous-évalué de votre voiture ? Et si vous êtes un adepte de la cire, jusqu'à quelle température pouvez-vous vous adonner à votre passe-temps ?Voici tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur l'entretien hivernal (sans jamais oser le demander).

On se débarbouille, même l'hiver

La gadoue et les abrasifs s'empresseront de gâcher le plaisir, mais il importe de (faire) laver son véhicule l'hiver, histoire de réduire les accumulations.

Inutile de s'attarder à faire reluire la carrosserie ; par contre, il s'avère impératif d'asperger généreusement le châssis et les puits de roue. Idéalement, il ne faudrait pas laver une auto si la température descend en bas de -10 °C. Choisissez des établissements qui font le lavage à la main plutôt que les portiques de lavage automatique, pas toujours très efficaces. Il importe aussi, une fois l'exercice terminé, d'essuyer les rebords des portières, du capot et du coffre, de même, s'il y a lieu, que l'accès au réservoir à essence. Sinon, l'eau gèlera et nuira à leur bon fonctionnement.

On insiste sur le séchage et on ne lave pas s'il fait moins que -10 degrés. Photo: Bernard Brault, La Presse

Les retouches au bon moment

Si vous remarquez une éraflure sur la carrosserie au beau milieu de l'hiver ?

Sachez qu'il est inutile de faire une retouche de peinture lorsque le mercure tombe sous le point de congélation ; les instructions imprimées sur les tubes de peinture dissuaderont d'ailleurs les plus courageux de tenter une telle opération.

À défaut de colorer l'égratignure, vous pouvez cependant prévenir des dommages importants en appliquant une légère couche de gelée de pétrole aux endroits où le métal est à nu.

Un peu de gelée de pétrole suffira jusqu'au printemps. Photo: iStockphoto

L'antirouille, mieux vaut s'informer avant

Un traitement antirouille représente une option intéressante si vous souhaitez conserver votre véhicule très longtemps.

Bonne idée. Mais lisez bien les termes de votre garantie. Photo: Ivanhoe Demers, La Presse

Retenez toutefois ceci : les garanties relatives aux traitements antirouilles sont généralement assujetties à certaines conditions (comme un suivi préventif annuel), à défaut de quoi elles sont annulées.

De plus, ces traitements ne sont pas toujours compatibles avec celui reçu en usine ni même recommandés par le constructeur (c'est le cas notamment pour des véhicules hybrides ou électriques), qui précise d'ailleurs sa position en toutes lettres dans le manuel du propriétaire.

Enfin, l'application d'un traitement antirouille (en dehors de l'usine) peut varier d'un établissement à l'autre. Certains, par exemple, vont jusqu'à démonter les panneaux intérieurs des portes, d'autres, pas.

La cire s'applique à chaud

Avant que l'hiver débarque, masquez soigneusement les cicatrices que porte la carrosserie de votre véhicule au moyen d'une peinture d'appoint.

Appliquez ensuite une cire de bonne qualité dans le but de préserver l'éclat de votre véhicule. Ne tardez pas, puisque la cire ne peut généralement être appliquée que lorsque le mercure dépasse 10°C. Et pendant que vous y êtes, lubrifiez les charnières des portes et le loquet du capot, puis appliquez une gelée à base de silicone sur les caoutchoucs d'étanchéité dans le but de les conserver en bon état et de diminuer les risques de formation de glace. Cette mesure vous donnera plus d'agrément que le traditionnel seau d'eau chaude !

En bas de 10 degrés, vous perdez votre temps. Photo: iStockphoto

Les raclettes ? Deux fois par année

En apparence, les balais d'essuie-glace n'ont pas évolué depuis leur création, en 1907. Voilà sans doute pourquoi on les oublie.

Il est recommandé de les changer tous les six mois, au printemps et à l'automne. Cela améliora, à peu de frais, la visibilité, donc votre sécurité. À noter que les essuie-glaces modernes ont un peu relégué aux oubliettes ceux recouverts d'une membrane de caoutchouc. Ces derniers demeurent généralement plus résistants aux coups de grattoir.

Aussi, combien d'automobilistes ont encore la fâcheuse habitude de ne pas fermer la commande des essuie-glaces avant de couper le contact du moteur ? Et pourtant, ce fréquent oubli fait griller beaucoup de moteurs d'essuie-glaces ou de fusibles : au moment de remettre le contact, les balais se trouvent souvent coincés par le verglas ou la neige, ce qui fait inutilement forcer le moteur.

Des balais d'été sur un pare-brise gelé, c'est courir après les ennuis. Photo: iStockphoto

Essence et additifs

Pour éviter que l'eau potentiellement présente dans le réservoir d'essence gèle par temps froid, il est conseillé de faire usage d'un antigel pour canalisations d'essence.

Celui-ci rend de précieux services, mais encore faut-il ne pas en abuser. Un traitement tous les trois ou quatre pleins d'essence suffit. Une fréquence plus courte est prescrite lorsque le véhicule séjourne régulièrement dans un garage chauffé ou dans un stationnement souterrain. On recommande également de maintenir en tout temps le réservoir d'essence au moins à moitié plein pour minimiser les risques de condensation dans le réservoir. Par ailleurs, hiver ou pas, les automobilistes devraient toujours s'en tenir au type d'essence recommandé par le constructeur.

Gardez toujours le réservoir au moins à moitié plein. Photo: Caroline Grégoire, Le Soleil


Le chauffe-moteur, plus écolo que le démarreur à distance

Cet accessoire est ignoré de plusieurs automobilistes, qui soutiennent injustement que son utilisation rend les moteurs frileux. Faux.

Le chauffe-moteur n'a que des qualités et s'avère à plusieurs égards plus écologique qu'un démarreur à distance. La période de réchauffement est plus courte (moins de consommation, moins d'émissions). Il prolonge aussi la durée de vie du système de démarrage (y compris la batterie) et entraîne une usure moindre des pièces du moteur, car les composants se lubrifient beaucoup plus rapidement. Quant à la consommation d'électricité, une utilisation rationnelle du chauffe-moteur (brancher son véhicule deux à trois heures avant le départ avec l'assistance d'une minuterie) ne coûte tout au plus qu'une dizaine de dollars. Par contre, il peut s'avérer judicieux d'apposer un carton rigide sur la calandre pour minimiser les risques d'accumulation de neige sous le capot. Tentez aussi de ne pas garer le véhicule face au vent.

Le chauffe-moteur fait une sacrée différence. photo: iStockphoto