Même si cela fait longtemps que l'on parle d'un programme d'inspection environnementale des véhicules et que d'autres autorités en ont déjà mis un en place, la volonté du gouvernement québécois d'implanter d'ici 2013 le programme d'inspection et d'entretien des véhicules automobiles de huit ans et plus (PIEVA) au moment de la revente continue de susciter de nombreux commentaires. Afin de répondre à certaines interrogations des consommateurs et de présenter des exemples concrets d'inspections du système antipollution, CAA-Québec a réalisé des tests sur des véhicules de huit ans et plus. Ceux-ci mettent en évidence que des gains financiers et environnementaux notables sont possibles.

Cas no 1

Une inspection payante!

M. Boucher est propriétaire d'une Mazda Protegé 2002, un véhicule de 10 ans. Depuis les dernières semaines, un témoin lumineux signalant une anomalie de type check engine est allumé en permanence sur son tableau de bord.

L'analyse faite dans un centre de vérification de CAA-Québec montre que le problème est lié à une sonde d'oxygène. La défectuosité de cette pièce associée directement à la bonne gestion du mélange air-essence multiplie la consommation de carburant du véhicule par deux. Une quantité impressionnante de monoxyde de carbone est aussi rejetée dans l'atmosphère.

Le coût total des réparations pour corriger le problème s'élève à 430$. Une fois la sonde d'oxygène réparée, M. Boucher économisera 1146$ annuellement en carburant, en considérant un kilométrage annuel moyen de 16 000 km. Qui plus est, son véhicule émettra 80% moins de polluants! Voilà donc deux bonnes raisons de ne pas prendre à la légère tout témoin lumineux signalant une anomalie.

Cas no 2

Un consommateur pris au piège...

M. Cormier se procure une camionnette Nissan 2002 chez un marchand de véhicules d'occasion. Malgré son âge, ce véhicule présente peu de kilométrage au compteur et a fière allure. Quelques jours seulement après l'achat, le propriétaire constate l'apparition d'un témoin lumineux signalant une anomalie de type check engine. CAA-Québec procède donc à l'analyse.

Rapidement, trois problèmes sont diagnostiqués sur ce véhicule, dont un plus important. Combinés, ils ont une forte incidence sur la consommation d'essence du véhicule: la surconsommation d'essence par 100 km parcourus est estimée à au moins 5 litres, soit 39% de plus! À titre d'exemple, au cours d'un aller-retour Québec-Montréal, le propriétaire devra débourser environ 43$ de plus pour faire le trajet.

Dans les faits, ce véhicule n'aurait pas satisfait aux normes d'une inspection obligatoire. Avant de vendre ce véhicule, le marchand aurait dû apporter les correctifs nécessaires pour le mettre au point. Maintenant, le propriétaire devra convenir d'un arrangement avec le marchand ou allonger lui-même une somme d'argent qui risque d'être substantielle pour faire corriger le problème. Dans l'intervalle, M. Cormier doit composer avec une facture de carburant beaucoup plus salée.

Cas no 3

Un plus pour l'environnement et le consommateur

Mme Girard possède une Suzuki Aerio 2004 qui a quelque 55 000 kilomètres au compteur. Depuis deux ans, le véhicule fonctionne avec un témoin d'anomalie présent sur le tableau de bord.

L'analyse menée par CAA-Québec révèle une légère fuite de vapeur de carburant, donc des vapeurs d'essence nocives pour l'environnement. Dans les faits, il s'agit d'un pollueur silencieux puisque l'évaporation dans l'atmosphère des vapeurs toxiques est constante, et ce, même si le véhicule n'est pas en marche!

CAA-Québec estime que le coût des réparations sera négligeable, que le véhicule de Mme Girard consommera alors légèrement moins d'essence et sera plus respectueux de l'environnement.

Conclusion

En somme, un programme d'inspection obligatoire pour tous les véhicules de huit ans et plus sera de nature à engendrer non seulement des économies d'essence considérables pour bon nombre de consommateurs, mais il limitera aussi les rejets de gaz nocifs dans l'atmosphère, qui sont notamment responsables du smog.

Il est aussi important de préciser que ce ne sont pas tous les véhicules de huit ans et plus qui nécessiteront des réparations à la suite d'une inspection antipollution. En effet, pour un véhicule bien entretenu selon les normes prescrites, l'obtention d'un certificat de conformité environnementale ne devrait être qu'une formalité.

Enfin, et comme il a été démontré dans l'un des tests, un tel programme évitera que certains consommateurs aient la malheureuse surprise de constater après achat que le véhicule qu'ils viennent de se procurer nécessite des investissements importants et imprévus.