Les systèmes de sécurité électronique et les assistances à la conduite se multiplient sur les véhicules. L'antidérapage et l'antipatinage sont parmi les plus courants. Que faut-il en retenir?

Introduit il y a plusieurs années sur les véhicules modernes, le système d'antidérapage, ou Electronic Stability Control (ESC), sera obligatoire sur tous les véhicules construits à partir de septembre 2011 et vendus en Amérique du Nord. Il s'agit d'un système de sécurité électronique conçu pour maîtriser ou empêcher un dérapage. Sur le tableau de bord, on peut aisément le reconnaître par son pictogramme distinctif, un véhicule suivi d'une trace de dérapage.

Comment cela fonctionne-t-il? Le dispositif d'antidérapage surveille les principaux paramètres de stabilité en actionnant automatiquement les commandes appropriées. Il analyse la direction du véhicule par rapport à l'axe central vertical de la voiture et à la position du volant. Dès qu'il détecte du sous-virage (la voiture dévie de sa trajectoire et veut continuer tout droit), il freine la roue arrière intérieure; en cas de survirage (l'arrière de la voiture dérape), il freine une ou les deux roues extérieures. Dans les deux cas, il peut également couper l'alimentation en essence et gérer la puissance du moteur transmise aux roues. Pour freiner les roues, le dispositif d'antidérapage utilise les composants du dispositif de frein antiblocage (ABS).

Toutefois, aussi efficace soit-il, ce dispositif est tout de même assujetti aux lois de la physique. Si la surface est glissante (neige ou glace) et que vos pneus n'ont pas beaucoup de mordant, le système d'antidérapage ne pourra fonctionner convenablement.

Le contrôle du patinage

C'est sous diverses appellations qu'on désigne ce système: contrôle de la traction, antipatinage ou traction asservie. Il est destiné à empêcher ou à diminuer le patinage des roues motrices lorsqu'on accélère, notamment au moment d'un départ trop brusque.

Comment fonctionne-t-il? Pour le rendre fonctionnel, les ingénieurs ont mis à contribution le système antiblocage des freins (ABS) en l'utilisant pour maîtriser le patinage des roues motrices. Ainsi, lorsqu'une roue commence à patiner, le dispositif de contrôle de la traction applique les freins à cette roue pour empêcher un patinage excessif et transmet la puissance à l'autre roue. Si deux roues patinent, le système applique les freins aux deux roues tout en tolérant un peu de patinage. Dans certaines voitures, si le dispositif est en fonction pendant plus de trois secondes, le module de contrôle du moteur coupe l'arrivée d'essence à un cylindre; le système peut même cesser d'alimenter jusqu'à quatre cylindres pour un V8.

Un autre type de système maîtrise le patinage uniquement en diminuant la puissance envoyée aux roues motrices grâce à l'ordinateur de bord. Certains systèmes provoquent des vibrations de la pédale d'accélération pour permettre au conducteur de prendre pleinement conscience de la perte d'adhérence des roues motrices.

Enfin, dans certains véhicules, le dispositif d'antipatinage est en fonction en tout temps, alors que, dans d'autres, il cesse de fonctionner lorsque la vitesse est supérieure à 40, 50 ou 70 km/h. Ce dernier cas n'est pas idéal, surtout lorsqu'il s'agit de véhicules puissants.

Dans certaines situations, il pourrait être utile de désactiver le système antipatinage si le véhicule est doté d'une commande à cette fin, notamment lorsqu'on doit repartir sur une chaussée glissante en pente ou lorsque le véhicule est embourbé. Pourquoi? Dans ces circonstances, le système va empêcher le véhicule d'avancer alors que le patinage devient nécessaire pour faire tourner les roues.

En dépit de ces innovations technologiques, CAA-Québec rappelle qu'il est essentiel de doter sa voiture de pneus adhérents et performants, mais aussi et avant tout d'adopter une conduite prudente et responsable.