À trois mois, jour pour jour, de l'entrée en vigueur du règlement portant sur l'obligation d'installer des pneus d'hiver sur toutes les voitures circulant au Québec, soit le 15 décembre, Transports Québec jongle encore avec les normes de la loi 55.

La définition du pneu d'hiver semble causer des maux de tête au législateur. Pourtant, lorsqu'elle a été pensée en décembre 2007, la loi semblait simple: des pneus d'hiver pour tous les véhicules de promenade et les taxis, sans exception, durant la saison froide, soit du 15 novembre au 15 avril. Chemin faisant, le Ministère a consulté ses partenaires, l'industrie du caoutchouc, les détaillants de pneus, les compagnies de location de voitures, les compagnies de taxi, les associations de consommateurs, les policiers, etc. C'est à partir de là que la loi s'est compliquée... et que l'hiver a perdu deux mois!

Le projet de règlement, publié le 9 juillet 2008 dans la Gazette officielle du Québec, prévoit qu'un pneu conçu pour la conduite hivernale doit répondre aux critères établis. Ces critères sont valables jusqu'au 15 décembre 2014. Après cette date, les critères vont changer.

Pour être reconnu comme pneumatique d'hiver, un pneu doit porter l'une des inscriptions suivantes: Arctic, Blizzard, Ice, LT pour Light Truck, Snow (à l'exclusion de celle de Mud and Snow ou M"S), Stud ou Winter, ou encore arborer le pictogramme représentant une montagne et un flocon de neige superposés. À compter du 15 décembre 2014, seul ce pictogramme sera reconnu pour désigner un pneu d'hiver.

Alors, où est le problème, direz-vous? «Le projet de loi n'est pas encore terminé, il est sujet à être modifié avant son adoption et son application», précise Mario Saint-Pierre, porte-parole de Transports Québec. À titre d'exemple, le pneu portant l'inscription LT, sur lequel on retrouve aussi les lettres M"S, installé d'origine sur plusieurs camionnettes et VUS, pose problème puisqu'il a deux appellations. Une permise, LT, et l'autre non, M"S. Le ministère doit donc poursuivre ses devoirs et voir à ne pas créer de passe-droits.

Au départ, on voulait obliger tous les automobilistes québécois à chausser leur bagnole de pneumatiques d'hiver et ce, non pas uniquement trois mois par année, mais durant cinq mois, soit du 15 novembre au 15 avril, plus précisément durant la période où le mercure se maintient au-dessous de 7°.

 

Le caoutchouc utilisé dans la fabrication des pneus d'été ou quatre-saisons est plus dur, donc plus résistant à la chaleur en été et s'use par conséquent moins rapidement. Mais lorsque arrive le temps froid, et pas nécessairement l'hiver, ces pneus perdent de leur élasticité et leur adhérence à la route en est d'autant diminuée. Ce qui peut se traduire par une distance accrue de freinage et par une perte d'adhérence dans une courbe.