Tous les mardis, La Presse présente les actualités de la semaine dans le monde du théâtre à Montréal et au Québec. Premières, coups de coeur, spectacles en tournée et pièces à voir. La scène se passe ici et maintenant.

On croyait que la comédienne chouchoute du Québec avait tout fait. Eh non ! Au printemps prochain, Guylaine Tremblay défendra son premier solo au théâtre en 35 ans de carrière. La Marie Lamontagne d’Unité 9 sera en vedette dans Les étés souterrains, une nouvelle pièce de Steve Gagnon, écrite sur mesure pour la comédienne de 58 ans. Elle y jouera une femme libre et cultivée, soudainement ébranlée dans ses convictions par un événement. Sur scène, cette femme se souvient de sa vie et livre sa vision du monde, de l’amour… et de la solitude.

« Je regardais une entrevue avec Guylaine à l’émission Rétroviseur », raconte Steve Gagnon, rencontré par La Presse la semaine dernière. « L’animatrice Véronique Cloutier a demandé à Guylaine si elle rêvait de faire quelque chose qu’elle n’a jamais fait. Et Guylaine a répondu qu’elle a toujours rêvé de jouer dans un solo au théâtre. Sur le coup, je lui ai envoyé un texto pour lui dire que je pouvais lui en écrire un. » 

L’auteur et l’actrice se sont vite entendus sur le choix des thèmes. Guylaine Tremblay souhaitait aussi travailler avec une jeune femme pour la mise en scène ; Steve Gagnon lui a suggéré Édith Patenaude (Mes enfants n’ont pas peur du noir, 1984, Far Away). « Tout ce qui me reste à mon âge, c’est d’essayer des choses nouvelles, dit celle qui a interprété la Nana de Michel Tremblay. Et dans mon travail, si quelque chose me fait peur, j’ai tendance à dire oui au projet. »

Dans cette production qui sera à l’affiche du 14 avril au 23 mai 2020 à La Licorne, Guylaine Tremblay compte donc se mettre en danger. La comédienne n’a pas joué dans une petite salle depuis plusieurs années. Elle a très hâte de goûter à cette proximité avec le public.

Les impressions du stagiaire de L’Itinéraire

« Je ne suis pas féru de théâtre, j’ai cependant beaucoup apprécié ma rencontre avec la comédienne Guylaine Tremblay (que j’avais déjà rencontrée et qui se souvenait de moi, à ma grande surprise !) et ses acolytes Steve Gagnon et Édith Patenaude. Ils ont présenté leur vision du théâtre : selon eux, la scène est pour les artistes la dernière place où il y a contact avec le public. Il s’agit d’amener les gens à se questionner plutôt que leur imposer une vision. Le théâtre est un lieu d’engagement. Il y a des milliers de façons d’être engagé. Dans l’esprit de ces artistes, il convient de sensibiliser le monde et de les amener à se faire leur propre opinion. » — Yves Grégoire, journaliste stagiaire de L’Itinéraire

Et aussi à La Licorne

PHOTO ANDRÉ PICHETTE, LA PRESSE

Philippe Lambert, nouveau directeur artistique du Théâtre de la Manufacture

Philippe Lambert, nouveau directeur artistique du Théâtre de la Manufacture, a lancé hier soir la nouvelle programmation de La Licorne, concoctée avec son prédécesseur, le comédien Denis Bernard. La Licorne présentera 14 spectacles (trois créations, deux reprises — La meute et Bonne retraite, Jocelyne — et neuf accueils), sans compter les événements spéciaux et une carte blanche à un créateur de la diversité, au cours de la saison 2019-2020.

Parmi les incontournables, M. Lambert mentionne la présentation, à l’hiver 2020, du « happening théâtral » Qui parle ? Un rendez-vous festif qui donnera la parole à une demi-douzaine d’auteurs sur divers sujets d’actualité : la liberté d’expression, l’identité, la laïcité, la rectitude politique, etc. Chaque soir, deux acteurs différents — dont plusieurs vedettes — surprendront le public (leurs noms ne seront pas annoncés) et porteront leurs histoires sur la scène.

La Manufacture produira aussi un autre monologue intime, Les filles et les garçons, de l’auteur britannique Dennis Kelly. Il sera livré par la comédienne Marilyn Castonguay, sous la direction de Denis Bernard. Soulignons aussi la tragi-comédie Deux pièces pour Étienne Pilon, de Jean-Philippe Lehoux, l’un des six auteurs en résidence à La Licorne, qui explore notre rapport au culte de la performance.

La première saison entièrement concoctée par Philippe Lambert sera la suivante (2020-2021). La compagnie compte sur un bassin de 2000 abonnés.

Toujours à l’affiche…

PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

Benoît Landry et Loui Mauffette, co-metteurs en scène de Chansons pour filles et garçons perdus

Chansons pour filles et garçons perdus, la « stonerie poétique » co-mise en scène par Loui Mauffette et Benoît Landry, est à l’affiche à la Cinquième Salle de la Place des Arts jusqu’au 19 mai. « Le show a pris une autre dimension en passant du Centre du Théâtre d’Aujourd’hui à la Place des Arts », souligne Mauffette, aussi directeur artistique de la production. Il reste des billets pour samedi et dimanche, entre autres. Il n’y a aucun siège réservé.