Depuis sa sortie du Conservatoire, en 2007, Vincent Fafard prend peu à peu sa place dans le métier, tout en étant conscient qu'il faut parfois s'imposer, lancer ses propres projets et «ne jamais attendre qu'on vienne cogner à sa porte». Avant de faire ses débuts au TNM, l'automne prochain, dans une pièce d'Oscar Wilde, l'acteur fait son baptême du théâtre d'été dans une comédie présentée au Théâtre Sainte-Adèle.

Un film que vous avez vu et aimé récemment?

Au cinéma, c'est Tom à la ferme de Xavier Dolan. J'avais vu la création de la pièce au Théâtre d'Aujourd'hui. Je trouve que Xavier [Dolan] a réussi à créer un super thriller avec la pièce de Michel Marc Bouchard. C'est brillant!

J'ai aussi commencé la saison 2 de la télésérie américaine The Killing. Il s'agit d'un drame policier qui se déroule à Seattle. Deux inspecteurs, un homme et une femme, enquêtent sur le meurtre d'une adolescente. En parallèle, on suit la course à la mairie de Seattle. Car le corps de la jeune fille a été découvert mutilé dans le coffre d'une voiture; et elle fait partie de l'équipe du candidat qui se présente contre le maire sortant. Le décor très sombre, la pluie en toile de fond: tout est très noir et très bien réalisé.

Le livre que vous lisez présentement?

Le journal du réalisateur belge Luc Dardenne, Au dos de nos images (aux Éditions du Seuil, 2005). C'est une série de notes et réflexions sur les tournages de films qu'il a faits avec son frère, le jeu des acteurs, de longues pensées et autres réflexions, qu'il a écrites entre 1992 et 2005. C'est poétique, philosophique, intime et professionnel. J'aimerais bien réaliser un court métrage un jour que j'espère pas si lointain. Et ce livre me sera utile.

Un souvenir d'été inoubliable?

J'en ai deux... L'un remonte à 2007, à ma sortie du Conservatoire d'art dramatique. Tout l'été, j'ai joué Zorro dans 32 parcs de la ville de Montréal, pour le Théâtre La Roulotte. Je l'ai joué à Montréal et en tournée plus de 150 fois. Ce spectacle, mis en scène par Vincent-Guillaume Otis, m'a fait réaliser un rêve de petit gars! À cause du costume (le masque, les bottes, etc.), des combats à l'épée, de la magie noire. Don Diego (Zorro) est un personnage intemporel. Il touche autant les grands que les petits enfants. C'est l'ancêtre des superhéros. Je vois ce justicier masqué comme un libre penseur qui conteste l'autorité; contrairement à Batman qui combat les terroristes, les malfrats.

L'autre moment inoubliable, je l'ai vécu en spectacle avec le groupe Les Gerry's, au Festival de la poutine à Drummondville. On partageait la scène avec Plume Latraverse, qui a déjà chanté avec Gerry Boulet. Plume nous racontait des anecdotes sur ce dernier en coulisses. En 2010, à partir d'une idée de Guillaume Tremblay avec six autres interprètes, on a formé Les Gerry's. Notre mandat est de revisiter le répertoire d'Offenbach et de Gerry Boulet en chant a cappella. Le choeur porte des chemises blanches et des cravates noires. Le résultat fait ressortir la poésie et le côté classique des chansons de Gerry, qui sont connues par tout le monde au Québec.

Votre drink estival?

Jack Daniel's et ginger ale. Le drink de Jim Morrison [rires!].

Une chanson qui rime avec les vacances?

L'été dernier, je suis allé au festival Osheaga. J'y ai découvert le groupe Father John Misty. Le chanteur de La Nouvelle-Orléans (anciennement de Fleet Foxes) est extrêmement charismatique, voire magnétique! Sa musique est folk, très road trip. J'écoute aussi le triple album (Bestove) du chanteur et musicien montréalais Navet Confit (Jean-Philippe Fréchette). Comme musicien et compositeur, il travaille également avec la troupe du Théâtre du Futur (Clotaire Rapaille, l'opéra rock et L'assassinat du président).

En voyage, je ne pars jamais sans...

Un livre pour écrire mes pensées et un autre pour dessiner. Même si je suis très poche en dessin [rires]. Or, les souvenirs me restent plus facilement en tête si je dessine durant un voyage. Et j'apporte toujours un appareil photo.

Votre premier théâtre d'été?

À l'exception de La Roulotte, c'est cette année avec L'intrus au Théâtre Sainte-Adèle, une comédie d'Yves Amyot dans une mise en scène de Michel Poirier, avec Sylvain Marcel, Caroline Bouchard et Amélie Grenier. La prémisse de la pièce? Une fille de famille bourgeoise qui étudie en psychologie à l'université décide de faire son travail de fin de trimestre sur... ses parents. Elle veut analyser la réaction de ses parents, bourgeois et snobinards, en leur présentant un nouveau chum punk et très marginal. Ce qu'elle fera avec l'aide de l'ami d'un collègue de classe. C'est léger, drôle. On passe une bonne soirée et ça nous met face à nos propres préjugés.

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L'intrus, jusqu'au 31 août, au Théâtre Sainte-Adèle.

L'importance d'être constant, du 11 novembre au 6 décembre, au Théâtre du Nouveau Monde.