En 1999, la dramaturge britannique Catherine Johnson crée, sans s'en douter, une nouvelle façon d'«écrire» une comédie musicale: à partir de chansons déjà connues, elle invente de toutes pièces une histoire cohérente, ce qui a donné Mamma Mia!, inspirée des chansons du groupe disco suédois ABBA.

Au Québec, Luc Plamondon travaille actuellement dans une telle optique à partir de ses propres chansons. De son côté, le Français Laurent Ruquier et le Québécois Francis Collard sont en train de créer une histoire à partir du répertoire d'Aznavour: Je m'voyais déjà, avec une distribution québécoise. L'album sera lancé lundi.

Mais dès le 31 mars, place au Blues d'la métropole, autour des chansons de Beau Dommage. Située en 1975-1976, l'action se déroule dans le quartier Villeray: «C'est notre société à l'époque vue par Beau Dommage, donc très différemment d'Harmonium ou d'Octobre, dit le metteur en scène Serge Denoncourt. On n'est pas dans la drogue, le mysticisme ou la rébellion: c'est sur un Québec qui a vécu les Jeux olympiques et l'arrivée au pouvoir de René Lévesque, où tout le monde fume et où notre côté anti-glamour devient une signature: c'est triste à dire mais, en 1976, on n'en avait pas, de coupe de cheveux! Toutefois, notre monde est assez intéressant pour qu'on le chante, qu'un gars ordinaire qui travaille dans un bureau puisse devenir un héros de comédie musicale.»

Le livret du Blues d'la métropole, signé Louisa Déry et Michèle Grondin, utilise quelque 40 chansons du groupe Beau Dommage, en tout ou en partie, dont une quinzaine moins connues. La musique sera interprétée par des musiciens sur scène.

Beau Dommage a donné son plein accord au Blues d'la métropole.

Le blues d'la métropole, au Théâtre Saint-Denis 1, du 31 mars au 17 avril.