Stella a connu Mikaël au secondaire. Mais ils n’étaient pas amis. Elle était du type tranquille, douée en dessin, on l’imagine bonne élève. Lui ? Le genre beau gosse, qui sortait fumer à la récré, des cigarettes ou autres. Et il lui faisait évidemment de l’effet.

Ils se recroisent quelques années plus tard. Et même si on s’explique mal pourquoi, ça clique. C’est même magnétique. Pour toutes les mauvaises raisons, ils font même un enfant. Très jeunes. Trop jeunes.

Si vous aimez les récits du genre, archi clichés, soyons francs, cousus de fil blanc, les histoires où la fille tombe pour le mauvais garçon, envoûtée par le charme du sempiternel bad boy, quand tout lui crie (hurle !) de fuir, ce livre est pour vous. Sans doute plusieurs lectrices se reconnaîtront-elles ici. La fascination inexplicable, la faiblesse de la chair et les lendemains qui déchantent sont brillamment racontés. Mais ça devient lassant, exaspérant, par moments, tant notre Stella s’obstine et tourne en rond.

Qui plus est, Lou, l’enfant, le fruit de cette mésaventure, grandira. L’essentiel du récit se déroule aussi vers ses 13 ans. Déchirée entre son père, son prince, qu’elle découvrira finalement complètement inadéquat, et toutes les impulsions et les contradictions de sa mère, on a mal pour elle tout le long.

Certes, la plume de l’autrice, très sentie, fluide et même poétique par bouts, sauve largement la donne. Mais on ne conseillera surtout pas ce roman à nos filles, pour qui on rêve de modèles plus glorieux, indépendants, libres et ambitieux. Sans doute celles aux prises avec une relation toxique y trouveront-elles matière à réflexion, et, si elles se rendent tout au bout, à un semblant d’inspiration…

Refaire l’amour

Refaire l’amour

Québec Amérique

377 pages

5/10