Nous sommes en 2035. Le Québec est un pays souverain. Le gouvernement a choisi d’en faire un paradis fiscal pour stimuler son économie. Il fait partie d’une alliance d’États nouvellement souverains, comme la Catalogne et l’Écosse, qui ont choisi la même voie.

Sauf que le stratagème ne fonctionne pas aussi bien que prévu et que le premier ministre québécois Éloi Laliberté propose un moyen radical pour rétablir l’équilibre des finances publiques.

Ce plan épouvante Cécile Larrivée, cheffe de cabinet du ministre des Finances. Elle décide de trahir le premier ministre, un vieil ami, et de lancer une alerte sur la scène internationale. Pour se faire, elle doit cacher son jeu et s’enfuir du Québec.

C’est une fiscaliste de renom, Brigitte Alepin, qui concocte ce suspense de politique-fiction. La Québécoise, formée à Harvard, a écrit plusieurs essais sur la fiscalité, dont Ces riches qui ne paient pas d’impôt. L’alerte est sa première œuvre de fiction et manifestement, elle a eu du plaisir à laisser galoper son imagination. Pour apprécier le roman, il faut évidemment accepter certaines prémisses : un Québec souverain, un premier ministre quasi messianique.

Le suspense est bien amené, on se demande effectivement pendant tout le roman si Cécile parviendra à sonner l’alerte. Les personnages sont relativement complexes : faut-il se fier aux amis ? Ou s’en méfier ? Peut-on faire confiance aux milliardaires lorsqu’ils assurent avoir de bonnes intentions ? L’intrigue s’emballe un peu vers la fin, mais c’est le propre de ce genre de littérature : que serait un suspense sans une bonne poursuite ?

Il reste que L’alerte est plus divertissant que n’importe quel ouvrage de fiscalité internationale. C’est déjà ça de pris.

L’alerte

L’alerte

Druide

256 pages

6/10