De l’abattage d’un cochon à la désillusion d’une militante antispéciste, le premier livre d’Etienne Goudreau-Lajeunesse est un bijou d’hyperréalisme littéraire, par moments méditatif et par d’autres, carrément angoissant.

Cochoncetés, recueil de 10 nouvelles peuplées de carcasses et de catastrophes, suscite des réflexions profondes sur les liens hiérarchiques entre les espèces, jusqu’à faire réimaginer notre façon de penser la nature. Profitant de la plume précise de son auteur, l’ouvrage nous transporte d’un déluge à l’autre, à la découverte d’histoires cuisantes dont le fil rouge est le monde en déclin et les changements climatiques.

Il est autant question de l’imprévisibilité de la nature, du rapport de l’humain à son environnement que de sexualité. On ne peut qu’y voir des connexions entre les questions environnementales et les relations sociales, et c’est ce qui rend si fascinante la proposition d’Etienne Goudreau-Lajeunesse. L’éclatement des focalisations est une habile technique narrative qui permet, au cours de la lecture, de multiplier les prismes à travers lesquels on accueille l’œuvre.

Cochoncetés est à lire absolument, si vous ne craignez pas les rires nerveux que provoquera sans doute la rencontre de cet univers « écolo-gore » singulier.

Cochoncetés

Cochoncetés

Boréal

152 pages

8/10