Si Lisa Gardner peut déjà compter sur un grand bassin de lecteurs inconditionnels, ce nouveau thriller saura convaincre aussi bien ceux qui n’ont jamais été de grands adeptes de son œuvre que ceux qui ne l’ont jamais lue.

L’autrice américaine s’est inspirée pour ce roman de l’histoire vraie d’une femme « ordinaire » qui se lance sur les traces de personnes disparues. « Quand la police a baissé les bras, que les médias ne s’y sont jamais intéressés, que tout le monde a oublié, c’est là que j’interviens », dit son personnage de Frankie Elkin. Celle-ci débarque cette fois à Mattapan, un secteur de Boston où se côtoient de nombreux gangs, pour tenter de retrouver une adolescente disparue depuis près d’un an. Alcoolique en rémission, Frankie Elkin lutte avec acharnement contre ses démons et ses souvenirs, « des braises ardentes » qu’elle ne cesse de ressasser. Toute la maestria de ce polar tient justement dans la complexité de son héroïne ; ce n’est pas tant l’enquête autour de la disparition qui nous porte – bien qu’elle soit tout à fait captivante –, mais le désir d’aller à la source du traumatisme de cette détective amatrice qui s’attire les foudres des policiers, de même que sa découverte (et la nôtre) d’un quartier de Boston qui n’a jamais fait les manchettes pour de bonnes raisons. On dit en plus que ce titre marque le début d’une nouvelle série ; chose certaine, on ne pourra qu’être au rendez-vous des prochains après avoir lu celui-ci.

L’été d’avant

L’été d’avant

Albin Michel

448 pages

8/10