Lauréat du prix Pulitzer, ce roman nous entraîne à Wall Street au début du XXsiècle, à la veille de la Grande Dépression.

Benjamin Rask est un homme froid et solitaire, qui bâtit sa place dans les cercles financiers de Manhattan tout en se tenant loin de la vie mondaine propre à l’élite new-yorkaise. Après avoir amassé une fortune phénoménale, il ressent le besoin, au mitan de sa vie, de partager sa vie avec quelqu’un et épouse une jeune femme qui éprouve le même besoin de solitude.

Ensemble, ils s’inventent un nouveau quotidien autour de leurs activités philanthropiques, jusqu’à ce que le vent tourne pour leur couple comme pour les affaires de Rask. Dans la deuxième partie du livre, un certain Andrew Bevel marche dans les traces de son père et des deux générations qui les ont précédés, et raconte sa vie de financier « dans une ville dominée par les financiers ». C’est à ce stade de l’histoire qu’on commence à soupçonner la volonté de l’auteur de nous semer.

Et on se prend au jeu de cet habile magicien, ne serait-ce que pour découvrir le nœud de l’affaire. Malgré l’aridité de certains passages (qui servent toutefois à refléter le caractère austère des personnages centraux), l’intrigue est assez convaincante pour nous mener jusqu’à la troisième partie, où le mystère s’éclaircit enfin. Comme un roman à clefs fictif, cette incursion dans le jeu des transactions boursières et l’univers des démesurément riches – où absolument tout peut s’acheter – s’avère en somme bien intéressante pour ceux qui aiment ce qui se trame autour de la Grosse Pomme et de Wall Street.

Trust

Trust

Éditions de l’Olivier

400 pages

7/10