Quelle surprise que ce premier roman écrit avec une grande maîtrise, qui a réussi à se faire remarquer parmi l’abondance de titres parus cet automne.

L’intrigue, à la base, est toute simple. Deux couples se retrouvent pour un soir, le temps d’un repas entre amis dans un chic appartement parisien. Claudia et Étienne sont ensemble depuis deux ans ; Rémi et Johar, eux, sont mariés depuis des années.

En l’espace de ces quelques heures, tout va changer pour ces quatre personnages qui ont chacun des secrets à protéger – secrets qu’aucun d’entre eux ne pourra empêcher de remonter à la surface au bout du compte. Ce huis clos chargé de tension devient ainsi pour l’autrice un prétexte pour aborder la question de la place des femmes dans le couple, de la réussite professionnelle et des origines, ce qu’elle fait avec perspicacité et une grande finesse par rapport aux conflits intérieurs et aux manigances qui se trament derrière ce qui ne devait être qu’un simple souper.

C’est un roman court, mais percutant, qui rappelle tant par sa forme que par les thématiques qu’il aborde (quoiqu’avec moins de virulence) un autre premier roman paru en début d’année – Assemblage, de la Britannique Natasha Brown. À mesure que se déroule cette soirée cauchemardesque, c’est une pièce de théâtre qu’on voit se jouer sous nos yeux. Comme un fiasco en trois actes où les costumes et les masques vont finir par tomber un à un.

Un simple dîner

Un simple dîner

Calmann-Lévy

192 pages

7,5/10