En spectateur impuissant, Pierre, professeur de littérature dans un cégep sherbrookois, assiste à l’effritement aussi lent qu’inexorable du monde qui l’entoure, et auquel il appartient.

À mesure qu’il s’enfonce dans son statut d’homme quinquagénaire blanc, convaincu de glisser sur la pente de la mononclitude, ses interrogations sur le cap pris par la société québécoise (y en a-t-il seulement un ?) le conduisent dans le bain tiède du scepticisme. En toile de fond, l’anxiété de voir les années s’écouler et le constat du déclin de son entourage et de sa propre personne. « Il y a quelque chose d’humiliant dans le fait de vieillir. Je ne parle pas du corps ni même de l’habit. Juste : être rendu là. »

Partant de la révolte étudiante de 2012 à la pandémie de 2020, sans pour autant se laisser intégralement couler, l’enseignant se pose en observateur désabusé ; témoin de sa compagne aux prises avec une université moribonde, de ses élèves pour qui la littérature semble une relique distante, de ses collègues finissant par raccrocher, de ce chargé de cours immigrant luttant pour trouver sa place… J’étais juste à côté pose une réflexion à laquelle bon nombre de lecteurs auront pu déjà se livrer, consciemment ou non, et dont ils trouveront échos et fragments dans ce récit polyphonique.

J’étais juste à côté

J’étais juste à côté

Le Quartanier

200 pages

7/10