La romancière et dramaturge québécoise Abla Farhoud est morte le 1er décembre, au lendemain de la disparition d’une autre grande dame de la littérature, Marie-Claire Blais, a annoncé vendredi Groupe Ville-Marie Littérature.

Abla Farhoud « nous a quittés paisiblement » à l’âge de 76 ans, « entourée des siens », précise le communiqué. « Elle a mené une carrière prolifique de dramaturge et de romancière, récompensée par de nombreux prix et la fidélité de lecteurs nombreux, au Québec et dans le monde ».

Le Groupe Livre Québecor a aussi confirmé la nouvelle. « Elle fut pendant des années l’une des voix les plus marquantes des maisons VLB éditeur et l’Hexagone », peut-on lire dans un courriel.

L’autrice a notamment reçu le Prix littéraire France-Québec en 1999 pour son roman Le bonheur a la queue glissante. On lui doit aussi Le fou d’Omar – « Quand on sait que la mort est là, la vie prend toute son importance », y écrivait-elle —, Le dernier des snoreaux et Au grand soleil cachez vos filles, paru en 2017 et finaliste au Prix littéraire des collégiens l’année suivante.

Son œuvre la plus récente, Havre-Saint-Pierre, pour toujours, doit paraître l’an prochain chez VLB éditeur.

Abla Farhoud est née au Liban, où elle est retournée vivre de 1965 à 1969 après avoir immigré au Québec en 1951, à l’âge de 6 ans. Au grand soleil cachez vos filles racontait le retour de la romancière au pays de son enfance. « Ce livre m’a ouvert les yeux sur beaucoup de choses, confiait-elle à La Presse en 2017. Avant, je détestais ce pays. Mais je me suis aperçue que je l’aimais beaucoup plus que je ne le pensais. Et que j’aime certaines personnes qui font partie du Liban. »

Après un passage par l’Université de Vincennes, en France, Abla Farhoud a choisi définitivement Montréal à partir de 1973. Elle est la mère de Mathieu Farhoud-Dionne, alias Chafiik, membre du groupe rap Loco Locass, et de l’autrice-compositrice-interprète Alecka.

« Abla a été lumineuse jusqu’à la fin, entourée de ses enfants, sa famille, ses amis, a écrit sur Twitter son amie Claudine Bourbonnais, journaliste et présentatrice à RDI. Que de beauté, Abla. Et quelles leçons d’humanité tu nous as enseignées jusqu’à ton dernier souffle. Comme dans tes magnifiques romans et pièces de théâtre. »