Léa Olivier, dont les aventures sous forme de romans ont été vendues à plus de 1,5 million d’exemplaires, entre au cégep. Imaginée il y a 10 ans par Catherine Girard-Audet à partir de ses souvenirs d’adolescence, la blondinette met un pied dans un monde où elle a plus de liberté… et de responsabilités. Entrevue en quatre points.

Nouveau tome

Tout juste en librairie, le 14tome de La vie compliquée de Léa Olivier, baptisé La rentrée, commence l’été des 17 ans de l’héroïne. « Son secondaire s’est terminé en queue de poisson, avec un bal virtuel, rappelle Catherine Girard-Audet, l’une des premières à intégrer la pandémie dans une œuvre de fiction. Pendant l’été, Léa travaille dans une boutique. C’est beaucoup inspiré de ce que moi, je faisais. Puis, elle va au cégep en présentiel, même si je fais encore référence au confinement. »

Léa Olivier fréquente un gros cégep montréalais, où elle est un peu perdue. « Les changements, il y en a qui vivent ça comme un poisson dans l’eau, observe Catherine Girard-Audet. Comme moi, Léa a besoin d’une période d’adaptation. Au cégep, les attentes sont plus élevées qu’au secondaire. Tu as plus de liberté : tu as des après-midi sans cours, tes parents te font aussi plus confiance. En même temps, tu es le seul responsable de ta moyenne générale et de ta cote R. Cette pression qu’on ressent au cégep, je dois l’aborder. »

Dix ans avec Léa

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Léa Olivier, c’est un total de 22 romans.

Le 12 janvier 2022, « ça va faire 10 ans que le premier tome est sorti », souligne Catherine Girard-Audet. L’écriture de La vie compliquée de Léa Olivier avait été entamée l’été précédent. Au départ, son héroïne avait seulement 14 ans. « Je me rappelle bien les sentiments de l’adolescence, assure l’autrice. C’est une période où la grande majorité des jeunes n’est pas super bien dans sa peau. Gars et filles. Mais on n’en parle pas. Parler de ce tabou, je pense que c’est ce qui explique le succès de Léa Olivier auprès de différentes générations. »

Contrairement à Léa Olivier, Catherine Girard-Audet vieillit aussi vite que vous et moi – elle a soufflé 40 bougies au printemps. « Au cégep, j’avais une énergie incroyable, se souvient-elle en riant. De 17 à 19 ans, tu es invincible. J’étais capable de sortir, de m’amuser, puis de rentrer, de prendre deux cafés et de faire mon travail de fin de session. J’avais une bonne cote R, je faisais des nuits blanches, je n’étais pas cernée, jamais hangover. Ça ne se peut pas ! »

Série télé à l’étranger

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Scène de la première saison de la série télé La vie compliquée de Léa Olivier, réalisée par Martin Cadotte

Le succès de La vie compliquée de Léa Olivier a été instantané. « Je suis hyper chanceuse », reconnaît Catherine Girard-Audet. Ses romans sont publiés dans 26 pays, en 9 langues. Neuf bandes dessinées ont aussi été produites.

Quant à la série télé inspirée de son univers, d’abord présentée sur Club illico, elle voyage aussi. Canal+ la présente (en version doublée en français « international ») en France, en Belgique, en Suisse, au Vanuatu, en Afrique francophone, etc. « Le tournage de la deuxième saison s’est terminé il y a un mois, indique Catherine Girard-Audet. Ça va sortir en 2022. » Cette série télé est un rêve auquel elle n’osait plus penser. « Avant que ça ne se réalise, on en a essuyé en tabarnouche, des refus ! confie-t-elle. Il y a eu des succès et des échecs. »

Ados en convalescence

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Dans la série télé, Laurence Deschênes 
(vêtue d’un tricot rayé vert) incarne Léa Olivier.

Grâce à la pandémie (!), Catherine Girard-Audet a écrit trois romans cette année – un hors-série, Le week-end un peu trop compliqué de Maude M. Bérubé et Léa Olivier, a paru en mai, et le tome 15 sortira en novembre. « Je n’ai pas beaucoup plus de temps, relativise l’autrice, mère d’une fillette de 6 ans. Mais j’ai beaucoup moins de déplacements qu’avant. »

Écrire intensément, c’est comment ? « C’est merveilleux, parce que j’ai fait ça pour tout le monde, analyse Catherine Girard-Audet. J’ai fait ça pour moi, comme exutoire. Je l’ai fait parce que je suis actionnaire des Malins, ma maison d’édition – c’est mon frère, l’éditeur. J’ai aussi réalisé que mes lectrices avaient besoin de lire. Pauvres petites, on en demande tellement aux ados ! »

Justement, les ados vont-ils mieux ? « Ils ont été forts, ils ont été résilients, dit Catherine Girard-Audet, mais je sens qu’on va être en convalescence pendant un bout. Et c’est correct. »

La vie compliquée de Léa Olivier, tome 14 : La rentrée

La vie compliquée de Léa Olivier, tome 14 : La rentrée

Éditions Les Malins

Dès 12 ans