Vrak et Z, deux propriétés de Bell Média, ont disparu mercredi de la grille de Vidéotron. Merci, bonsoir, les deux chaînes populaires ont été supprimées du guide horaire des clients d’Helix et d’illico, il n’y a plus de service au numéro que vous avez syntonisé.

En l’espace d’une nuit, Vrak et Z ont probablement perdu la moitié de leurs abonnés – c’est une estimation prudente – en raison de leur débranchement par Vidéotron, qui appartient au rival Québecor. Bell Média refuse de chiffrer la saignée qui découle de cet autre – et lassant – chapitre de la guerre impitoyable que se livrent les deux colosses des télécommunications au Québec.

Chose certaine, le coup bas porté à Bell par Vidéotron fait très mal. Déjà que Vrak en arrachait avec son virage vers les fictions américaines doublées, ça n’augure rien de bon pour sa survie à moyen terme. La chaîne Z, qui se spécialise en humour et en vroum vroum automobile, s’en sort mieux, mais comment grandir quand un des plus importants fournisseurs de télé ne vous offre même plus dans ses forfaits ?

Bell a répliqué cette semaine en retirant de ses bouquets la chaîne jeunesse Yoopa du Groupe TVA. Raison invoquée : un faible nombre d’abonnés et une baisse de l’auditoire. Vidéotron tient le même discours à propos de Vrak et Z, qui auraient perdu de la valeur sur le marché.

Ces mesquineries, de part et d’autre, sont déplorables, en grande partie parce qu’elles écœurent la personne la plus importante de l’écosystème : le consommateur. Bell et Québecor l’ont-ils oublié, trop occupés à se torpiller avec leurs gros missiles ?

Le consommateur n’a pas demandé à être pris en otage par ces deux géants qui s’affrontent depuis tellement d’années. Et ce n’est pas une bonne période pour faire suer le consommateur et l’obliger à choisir un camp, vraiment pas. Parce qu’il va décamper chez Netflix, Amazon Prime Video ou Disney+ et qu’il ne reviendra plus à la télé dite traditionnelle qu’offrent Bell Fibe ou Helix.

Le citoyen lambda, la personne qui aime la télé québécoise, ne gagne rien dans cette chicane entre Bell et Québecor. Au contraire, le consommateur perd des options.

Sa seule arme de protestation ? Se désabonner et changer de fournisseur. Jusqu’à la prochaine attaque de l’un ou l’autre des belligérants, qui le privera d’une station X, pour une raison commerciale Y, et rebelote.

C’est épuisant, tout ça. On a l’impression d’assister à une chicane d’enfants qui se battent pour des jouets très chers, sans se soucier des conséquences sur leur public captif.

Personne chez Vidéotron n’a répondu à mes questions. Le courriel que Vidéotron a transmis à tous ses clients, à la mi-juillet, disait seulement que Vrak et Z ne feraient « plus partie de [sa] sélection à compter du 16 août 2023 ». Vous avez été nombreux à décrier cette décision sans appel de Vidéotron, qui vous prive de deux stations québécoises. C’est effectivement fâchant, je comprends.

Cette journée de mercredi a été encore plus bizarre alors que Bell Média a dévoilé le menu automnal de ses chaînes spécialisées, le jour même où Vidéotron tirait la plogue sur Vrak et Z. La vice-présidente à la programmation et à l’information de Bell Média, Suzane Landry, n’a pas assisté à cette rencontre médiatique annuelle, ce qui est aussi étrange qu’inhabituel.

C’est la directrice générale, variétés, style de vie, documentaire et numérique de Bell Média, Mélanie Bhérer, qui a dû commenter la situation précaire de Vrak et Z, dépouillées par Vidéotron d’un « nombre important » de clients.

« C’est une décision regrettable de la part de Vidéotron. Ça fragilise le contexte dans lequel on évolue. Bell évalue ses options », a répété Mélanie Bhérer, en ajoutant que les gens de Bell Média n’étaient « pas heureux de ça ».

En plus de Vrak et Z, Bell Média exploite Canal Vie, Canal D et Investigation. En raison de la popularité phénoménale des séries de crime véridique (en bon français, le true crime), c’est Investigation qui se classe au premier rang des chaînes les plus regardées chez Bell, devant Canal D et Canal Vie.

Vrai, quand on tombe, par hasard, sur des titres comme Meurtres dans les Alpes ou Gabby Petito : meurtre d’une influenceuse, c’est impossible de ne pas les finir. C’est le syndrome du sac de croustilles : on l’ouvre, on se rend au fond.

Canal D traquera les menteurs et les fabulateurs à la Giovanni Apollo dans la docusérie Démasqués (vendredi 20 h 30, dès le 25 août). Déclinée en cinq épisodes, la minisérie Colosse Plamondon (vendredi 21 h, dès le 25 août) racontera la vie mouvementée d’Yves Plamondon, qui a été reconnu coupable de trois meurtres en 1986, avant d’être blanchi en 2014.

Dans Tout pour vendre, à l’antenne de Canal Vie, Mélissa Bédard accompagnera des propriétaires qui désirent changer de domicile sans l’aide d’un courtier immobilier. Ça démarre le mardi 22 août à 21 h.

À la manière d’Expédition extrême, Kim Rusk pilote Couples en survie (mercredi 20 h, à partir du 23 août), où des amoureux testeront leurs limites dans des conditions de plein air hostiles.

Quant à la famille Groulx, la plus regardée sur Canal Vie, elle reviendra pour une septième saison le 2 novembre à 20 h. Tara Lawson et Pascal Groulx ont maintenant 12 enfants, à deux bébés d’égaler le nombre de la célèbre famille Dion. Seriez-vous capable de les nommer dans l’ordre ? Tristan, Sacha, Bianca, Savannah, Haylee, Logan, Lucas… (complétez la liste).