Les vieux prénoms résonnent depuis plusieurs années dans les cours d’école, les ruelles et les parcs partout au Québec.

Clémence, partage tes poupées LOL avec Agathe ! Albert, arrête de me viser les yeux avec ton Nerf ! Adrien, viens souper (si tu viens pas tout de suite, ben là, tu pourras t’en passer) !

On ne sursaute plus quand des parents s’adressent à leur progéniture en l’appelant Arthur, Joséphine, Léopold ou Roméo. C’est mignon, c’est rétro, c’est commun dans la file d’attente de le crèmerie Kem Coba du Mile-End.

L’automne télévisuel nous a cependant plongés dans une deuxième vague de prénoms — plus ou moins — anciens. Et ces noms ne sonnent plus comme ceux de ton arrière-grand-père (qui a défriché la terre), mais comme ceux de nos oncles baby-boomers, de nos ex-gardiennes et même d’un ancien maire de Montréal.

Voici donc le petit Denis, bébé de François (Émile Proulx-Cloutier) et Évelyne (Karine Vanasse) dans la télésérie Avant le crash de Radio-Canada, ainsi que Thérèse (Agathe Ledoux), fillette de Chanelle (Évelyne Brochu) et Jeff (Steve Laplante) dans la minisérie Chouchou de Noovo.

Denis et Thérèse : deux prénoms que l’on s’attend plus à retrouver dans le Plateau Mont-Royal des années 1970 de Michel Tremblay que dans une poussette Bugaboo à 1700 balles. Comment expliquer leur résurrection ?

Créateur de Chouchou, Simon Boulerice a eu trois profs du primaire qui s’appelaient Thérèse. En baptisant ainsi son personnage féminin, il voulait également rendre hommage à l’une de ses écrivaines préférées, la Française Violette Leduc, qui a écrit le roman Thérèse et Isabelle en 1954, un court livre autobiographique racontant la passion fulgurante entre deux adolescentes au pensionnat.

« J’ai toujours aimé le prénom Thérèse. Je le savais que ce n’était pas jeune pour un personnage, mais c’est un nom que je trouve sincèrement beau, je trouve ça doux, je trouve que c’est un nom apaisant. J’ai un amour pour les vieux prénoms et il y a beaucoup de gens qui ne le comprennent pas », me raconte l’auteur Simon Boulerice.

C’est cependant la rencontre de deux enfants au Salon du livre de Montréal qui a convaincu Simon Boulerice de greffer Thérèse au scénario de Chouchou. La plus vieille, âgée de 7 ans, s’appelait Thérèse et son jeune frère répondait au nom de… Maurice. « J’ai été charmé par ces deux enfants-là. Et la Thérèse dans Chouchou ressemble beaucoup à la Thérèse vive et allumée que j’ai rencontrée au Salon du livre. Je crois au cycle des prénoms, c’est normal qu’ils reviennent de façon cyclique », constate Simon Boulerice.

Coscénariste d’Avant le crash, Kim Lévesque Lizotte a reçu plusieurs messages de téléspectateurs similaires à celui-ci : j’adore votre série, mais pourquoi Denis ? C’est son conjoint et coauteur, Éric Bruneau, qui a insisté pour que le poupon de François et Évelyne s’appelle Denis.

Alors, pourquoi Denis ? Pendant la création d’Avant le crash, Éric Bruneau a croisé une collègue dont le nouveau-né s’appelait… Jacques. « Je trouvais ça intense au début. On sortait d’une passe où les enfants s’appelaient Lune-Océane. J’ai choisi Denis parce que ça me faisait rire d’entendre les personnages dire : vas-tu aller chercher Denis à la garderie ? Il n’y a pas d’explication plus scientifique, c’était juste une petite blague », confie Éric Bruneau au bout du fil.

Le petit Denis, encore la couche aux fesses, fait beaucoup réagir. Dès que l’on entend son nom dans Avant le crash, on se questionne : le bébé s’appelle-t-il vraiment Denis, ai-je bien entendu ?

Aussi, on se demande : la popularité du petit Denis ouvrira-t-elle la voie à de futurs poupons Gilles, Lise et Nicole ?

Entre 2016 et 2021, six Thérèse sont nées au Québec. Pendant la même période, 19 mini-Denis y ont vu le jour.

Des filtres non cosmétiques

Les émissions quotidiennes d’Occupation double des 12, 13 et 16 octobre ont relayé des images altérées de nos candidats favoris, comme si la production les avait passées à travers tous les filtres d’Instagram en même temps.

C’était assez évident sur les visages de Florence et d’Isaack, les deux mannequins qui ont le moins besoin de retouches dans tout le groupe. Était-ce une intervention cosmétique pour diminuer la brillance des faces (et non des cerveaux) burinées par le soleil de Fort-de-France ?

Pas du tout. Selon mes informations, l’équipe d’OD, installée en Martinique, a été victime d’un gros bogue causé par des pannes d’électricité et des pluies torrentielles. Ce problème technique a forcé les monteurs à utiliser des images de moins haute résolution, qui logeaient sur un serveur d’appoint.

Et comme la qualité du matériel était moins bonne, il a fallu les ajuster et les calibrer à l’aide d’un filtre. Cette procédure n’avait donc rien d’esthétique et ne devrait plus se reproduire.

Pour résumer cette saga digne de Tulum 2022, quoi de mieux qu’une citation incompréhensible de Félix ? « C’est tout le temps un peu la même salade, on sent, on fait viroler », a baragouiné notre opérateur en produits chimiques lors d’une dégustation de rhum, alors que l’alcool tournait dans son verre (et sa tête). Félix à OD et Lisa Ray à Tout le monde en parle, même combat.