Depuis le retour des Fêtes, la dernière offrande policière signée par l’auteur Harlan Coben caracole au sommet du top 10 des émissions de Netflix les plus populaires dans le monde. Elle trône devant Cobra Kai, The Witcher et même Emily in Paris, bonjour, comment tou vasses ?

Cette minisérie s’appelle Stay Close – Ne t’éloigne pas en version française —, et c’est spécifiquement construit pour que les téléspectateurs hurlent à la fin de chacun des épisodes, mais voyons donc, bonyenne ! et qu’ils attaquent le suivant jusqu’à la toute fin des émissions.

Et comme toute production dérivée d’un polar de Harlan Coben (The Stranger, The Innocent ou The Woods), Stay Close rebrasse les ingrédients classiques de la recette à succès du prolifique écrivain américain. Une famille de banlieue à l’aise financièrement coule un bonheur tranquille jusqu’à ce qu’un élément perturbateur du passé remonte à la surface et déclenche une série de revirements troublants. Le tout, couché sur une musique sinistre.

Oui, il s’agit de télévision à numéros, mais qui réussit encore à nous scotcher à l’écran. Si vous avez été hameçonnés par Safe ou The Five (L’ombre de Jessie), qui portent également la griffe de Harlan Coben, Stay Close tombera dans vos cordes. C’est aussi évident et prévisible que lorsque qu’un personnage secondaire, toujours affable et sympathique, devient le suspect numéro un dans un thriller de Coben. À nous maintenant de deviner lequel joue sur deux tableaux.

PHOTO VISHAL SHARMA, FOURNIE PAR NETFLIX

James Nesbitt incarne le détective bourru de la série.

Voilà où réside le plaisir de dévorer en rafale du Harlan Coben à la télé. Dans Stay Close, nous entrons dans la vie rêvée de la mère-hélicoptère Megan (Cush Jumbo, vue dans The Good Fight), qui habite une chaleureuse maison avec ses trois ados et son adorable mari. Premier drapeau rouge ici.

Car dans les histoires tricotées par Harlan Coben, un personnage parfait trimballe toujours un passe extra-louche, et la belle Megan n’échappe pas à la règle.

Il y a 17 ans, Megan s’appelait Cassie et occupait un emploi, disons, moins traditionnel dans un bar de danseuses. Sans avertissement, Cassie s’est évanouie dans la nature et a refait sa vie sous une autre identité, celle de Megan, la maman la plus efficace du monde. Son secret a été conservé pendant 17 longues années.

Évidemment, une mystérieuse personne tente de démasquer Cassie/Megan, qui a fricoté avec un client dangereux, lui aussi porté disparu depuis 17 ans.

PHOTO JAMES STACK, FOURNIE PAR NETFLIX

Le troisième pilier de Stay Close est un ancien photographe de guerre (Richard Armitage) qui en arrache et qui cumule des petits contrats merdiques pour payer son loyer.

En parallèle, un détective bourru (James Nesbitt) — peut-il en être autrement dans l’univers de Harlan Coben ? — refuse de fermer le dossier de l’homme dangereux disparu il y a 17 ans en même temps que Cassie. C’est le seul cas qu’il n’a pas résolu. Et il s’acharne.

Le troisième pilier de Stay Close est un ancien photographe de guerre (Richard Armitage) qui en arrache et qui cumule des petits contrats merdiques pour payer son loyer. Vous vous doutez assurément qu’un fil scénaristique relie tout ce beau monde.

Oui, Stay Close comporte des invraisemblances. Par exemple, quand Cassie décide de se réinventer en Megan, elle déménage à environ 15 minutes d’auto du lieu de son ancienne vie. N’importe qui aurait pu la reconnaître, d’autant plus que l’action de Stay Close se déroule dans une petite station balnéaire (Blackpool) dans le nord-ouest de l’Angleterre. Ça ne fonctionne juste pas.

Stay Close ne se classe pas dans la filière des grandes séries marquantes du petit écran. C’est vite consommé, vite oublié.

Mais parfois, ce type de minisérie comble une fringale télévisuelle de week-end glacial et remplit sa mission avec brio. Comme un gros sac de croustilles.

Et comme un gros sac de Cape Cod à saveur de sel et vinaigre, c’est impossible d’entamer Stay Close sans en voir le fond. Bon gavage !

En attendant Star Académie

Sans la puissante locomotive musicale de TVA, l’écoute du dimanche se disperse entre les différentes chaînes. L’émission dominicale la plus populaire a été Les grands bien-cuits à TVA avec 1 025 000 téléspectateurs à l’écoute. Vlog (925 000) a grimpé au deuxième rang, suivi de La vraie nature à TVA (908 000), où le chanteur Jonathan Roy, fils de Patrick Roy, a parlé de sa bisexualité avec l’animateur Jean-Philippe Dion et les deux autres invités, Shirley Théroux et Jean-Philippe Wauthier.

L’audience de Tout le monde en parle a été évaluée à 900 000 curieux et l’éviction — et non l’évinction — de Stéphane Fallu de Big Brother Célébrités a été vue par 666 000 fans, tout juste devant La poule aux œufs d’or (651 000).

C’était d’ailleurs la soirée de Jean-Philippe Dion au diffuseur dimanche. Avant TLMEP, l’animateur et producteur a visité les gars de La soirée est (encore) jeune au 95,1 FM.

Donc, Jean-Philippe Wauthier à TVA et Jean-Philippe Dion à Radio-Canada, on pourrait quasiment croire que la guerre des réseaux est finie. Sauf que non, elle fait encore rage. Il s’agit simplement d’une petite accalmie.