« On ne fait pas appel à une maison de vente aux enchères pour du mobilier usagé, pour de la vaisselle de tous les jours, pour des électroménagers », soutient Laurent Berniard.

Pas une maison comme IEGOR, du moins.

Mais d’autres ne négligent pas les objets courants.

L’entrepôt de la maison Encans Québec, rue des Carrières, à Montréal, est un fascinant hybride de bric-à-brac et de marché aux puces.

Sur une des étagères, on entrevoit un panneau routier orange annonçant « Rue barrée ». Dans une boîte de carton repose un exemplaire du journal parisien Excelsior, du 22 mai 1927, qui titre en une que l’aviateur Charles Lindbergh a réussi sa traversée de l’Atlantique entre New York et Paris.

Mais il y a de l’ordre et de la méthode derrière cet apparent fouillis. Les articles mis en vente sont photographiés dans un petit studio aménagé dans l’édifice.

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

L’entrepôt de la maison Encans Québec, rue des Carrières, à Montréal

« On accepte à peu près tous les objets, pourvus qu’ils soient en bon état, propres et qu’ils aient une valeur à l’encan de 30 $ ou plus », précise Georges Wlandi, qui a racheté l’entreprise il y a un an avec sa conjointe Mirella Di Spirito. « On fait deux encans de 500 lots par semaine, donc à peu près 1000 lots par semaine. »

Ils vendent des tableaux, des objets d’art et des antiquités, bien sûr, mais aussi « toutes sortes de choses d’utilité courante ; durant l’été, des tondeuses, des coupe-bordures. On a vendu même des quatre-roues ».

En règle générale, « pour les objets d’usage courant, on n’atteint pas les prix qu’on atteindrait si on les vendait soi-même », avise-t-il toutefois.

Ce type d’encan est souvent fréquenté par des revendeurs qui cherchent les aubaines et n’ont pas d’attachement fondamental pour le lot qu’ils convoitent.

Néanmoins, « j’ai vu souvent des objets qui dépassent la valeur marchande parce qu’il y a deux ou trois personnes qui sont intéressées », nuance-t-il.

Plusieurs de ses clients lui confient leurs articles d’usage courant pour s’éviter les tracas d’une vente sur l’internet.

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

Georges Wlandi et Mirella Di Spirito, propriétaires d’Encans Québec

Il y a plusieurs personnes qui les appellent, qui les dérangent, qui négocient le prix, qui leur donnent rendez-vous et qui ne viennent pas. Ils savent qu’à l’encan, ça va se vendre.

Georges Wlandi, copropriétaire d’Encans Québec

Les pièces rares ou intéressantes trouvent généralement leur prix à l’encan. « On a des clientèles plus spécialisées de collectionneurs qui sont intéressés par ces pièces-là et qui sont prêts à mettre le prix nécessaire pour les acquérir. »

Un exemple chez Encans Québec

PHOTO FOURNIE PAR ENCANS QUÉBEC

Sur la plupart des photos, une canette de boisson gazeuse apparaît à côté de l’objet, pour en donner l’échelle. Un lot de 52 figurines LEGO a déjà compilé 12 mises, la dernière à 46 $.

L’encan internet lancé le 17 août pour se clore le 24 août sur le site d’Encans Québec compte 498 lots : des chaises de bureau, des breloques en or, des mallettes en cuir, des bottillons en suède, des mèches de perceuses, un vieux cadenas du CP (sans sa clé, précise-t-on)…

Sur la plupart des photos, une canette de boisson gazeuse apparaît à côté de l’objet, pour en donner l’échelle.

Un petit pot Mason « rempli de sous noirs » a reçu une offre de 5 $ pour une poignée de monnaie qui n’a plus cours légal.

Un lot de 52 figurines LEGO a déjà compilé 12 mises, la dernière à 46 $.