Après s’y être longuement opposé, Loblaw (Provigo, Maxi) a finalement décidé d’appuyer le Code de conduite visant à assainir les relations entre les fournisseurs et les épiciers.

Le fameux document, qui a nécessité plus de deux ans de travail, permettrait notamment d’éviter les « factures surprises » que les détaillants font parfois parvenir à leurs fournisseurs de biscuits, de jus ou de sauce tomate, par exemple, en exigeant des frais pour financer un nouveau programme de fidélité, une livraison en retard ou encore des produits abîmés.

« Nous avons travaillé de manière intensive de concert avec les différentes parties prenantes au sein de l’industrie pour nous assurer que le Code soit rédigé de façon claire et qu’il soit équitable pour l’ensemble des acteurs », a déclaré Per Bank, président et chef de la direction de Loblaw, dans un communiqué publié jeudi.

Il en a profité dans la foulée pour interpeller Walmart, l’autre enseigne récalcitrante à l’idée de donner son feu vert au Code. IGA, Metro et Costco avaient déjà annoncé leur intention de l’appuyer.

PHOTO CHRIS YOUNG, LA PRESSE CANADIENNE

Le président et chef de la direction de Loblaw, Per Bank

Nous croyons en la pertinence d’un code encadrant notre industrie et nous sommes heureux des progrès réalisés.

Per Bank, président et chef de la direction de Loblaw

« [L]a ratification [du Code] nécessite néanmoins la participation de tous les grands détaillants et des fournisseurs si nous souhaitons voir l’industrie de l’alimentation au détail au Canada entrer dans une nouvelle ère où détaillants et fournisseurs pourront entretenir de meilleures relations, dans l’intérêt des consommateurs », a souligné M. Bank.

Après les avertissements

Dans une déclaration officielle envoyée par courriel à La Presse, Walmart ne s’est pas avancé sur ses intentions. « Nous venons de recevoir la dernière ébauche révisée du Code de conduite sur l’épicerie, qui ne nous a pas été communiquée auparavant. Nous l’examinerons et déterminerons les prochaines étapes. Comme nous l’avons toujours dit, nous continuons à nous concentrer sur les intérêts fondamentaux de nos clients. »

De son côté, Michael Graydon, président du Comité intérimaire du Code de conduite, a applaudi la décision de Loblaw.

« Le fait que Loblaw a accepté d’adhérer au Code de conduite des épiciers est une excellente nouvelle », a affirmé M. Graydon.

Au sein d’un écosystème aussi complexe, la vision a toujours été d’en venir à un Code volontaire et inclusif, développé par l’industrie de l’alimentation et géré par ses parties prenantes tout au long de la chaîne d’approvisionnement.

Michael Graydon, président du Comité intérimaire du Code de conduite

« Nous venons de nous rapprocher encore davantage de la mise en œuvre du Code tandis que nous continuerons à travailler avec tous les partenaires de l’industrie pour assurer une participation maximale de la part de toutes les parties prenantes », a-t-il ajouté.

En février, le Comité permanent de l’agriculture de la Chambre des communes avait donné un avertissement à Loblaw et à Walmart afin de les convaincre de signer le Code de conduite. « Bien que nous préférions que vous adoptiez volontairement le Code, nous sommes d’avis qu’une décision de l’un ou l’autre d’entre vous de ne pas participer au Code mettrait en péril sa pleine efficacité. Dans un tel cas, le Comité n’hésitera pas à recommander au gouvernement fédéral et aux provinces d’adopter une loi pour le rendre obligatoire », avait alors écrit le Comité, dans la lettre adressée conjointement à Per Bank et à Gonzalo Gebara, président et chef de la direction de Walmart.