La collection de tasses en porcelaine à peine ébréchées de grand-maman… Le vieux bahut qu’oncle Télesphore assure être de style Henri XV, ou peut-être Louis XIX…

La toile que vous soupçonnez être un authentique Paul-Émile Borduas…

Quand vaut-il la peine de faire appel à une maison d’encan plutôt que d’annoncer sur Marketplace ou Kijiji ?

« Si vous mettez un article sur Kijiji ou Marketplace et que vous recevez 20 appels au bout d’une heure, soyez sûr que vous vous êtes trompé sur le prix, croyez-moi », répond d’emblée Claude Champagne, président des Enchères Champagne.

C’est là la principale raison de faire appel à une maison d’encan : obtenir le meilleur prix pour un objet qui semble avoir une certaine valeur.

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

Claude Champagne, président des Enchères Champagne

Quand les gens ne connaissent pas ce qu’ils vendent, ils se font avoir.

Claude Champagne, président des Enchères Champagne

Il a justement un exemple sous la main.

« Il y a quelqu’un qui est venu ce matin avec six tableaux. Tous les tableaux valaient 50 $ sauf un, qui en valaient 40 000 $. »

« C’est un tableau de 1958 qui vaut une fortune. On va le mettre à l’encan à la fin de septembre et il va obtenir beaucoup d’argent pour un tableau pour lequel il aurait obtenu 50 $ dans une vente de garage. »

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

Les Enchères Champagne achètent de tout.

Des encans en ligne

Les Enchères Champagne emploient une dizaine de personnes et font de 60 à 75 encans chaque année. « On achète de tout, de la carte de sport aux meubles antiques, décrit Claude Champagne. On fait une quinzaine de différents encans. »

Ces encans thématiques regroupent des œuvres d’art, des grands vins, des objets sportifs, des souvenirs militaires, des livres anciens…

Les encans se tiennent en ligne durant quelques jours, avec une finale en apothéose durant les dernières heures. Chaque lot est accompagné d’une ou plusieurs photos et d’une courte description.

Les enchérisseurs peuvent miser sur les lots tant que l’encan est ouvert. Le dernier soir, les lots sont adjugés les uns après les autres.

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

Laurent Berniard, commissaire-priseur chez IEGOR

Et à la criée

Mais les traditionnelles enchères à la criée n’ont pas disparu. IEGOR les tient en direct sur l’internet « pour les choses qui ont plus d’importance au niveau pécuniaire, c’est-à-dire [les] ventes de vins, [les] ventes cataloguées, [les] ventes d’art canadien », explique le commissaire-priseur Laurent Berniard. « Je crie à la caméra avec mon marteau. »

L’encan se déroule comme une enchère en salle, « sauf qu’il n’y a pas de salle, il n’y a que moi et des gens au téléphone et sur les plateformes de vente ».

De leur côté, les Enchères Champagne prévoient reprendre les ventes à la criée en salle à l’automne dans le local de la Galerie Michel-Ange, qu’elles ont récemment acquise.

PHOTO FOURNIE PAR LES ENCHÈRES CHAMPAGNE

Cet ensemble de Batmobile tirant un bateau Batboat sur sa remorque, de la marque Corgi Toys et datant de la fin des années 1960, a été adjugé à 380 $.

Un exemple chez les Enchères Champagne

Les Enchères Champagne organisent également ce qu’elles appellent des « ventes découverte », où des lots disparates sont mis aux enchères.

La vente découverte conclue le 21 juillet dernier s’est tenue en deux séances de 265 lots et 274 lots : des cartes de sport, de la verroterie, des lithographies, des livres plus ou moins anciens, de vieilles bandes dessinées, des montres, des jouets…

Un ensemble de Batmobile tirant un bateau Batboat sur sa remorque, de la marque Corgi Toys et datant de la fin des années 1960, y était présenté en six photos, emballage d’origine inclus. Estimé au départ entre 300 $ et 600 $, le lot a été adjugé à 380 $.