Les allées d'épiceries regorgent de produits de boulangerie. Selon les endroits, ce sont pas moins de 300 à 400 produits qui sont offerts. Une variété qui s'explique par le fait que les Québécois aiment bien manger des aliments regorgeant de différentes saveurs.

Conséquence de ces nouvelles tendances, les gens de l'industrie prévoient une augmentation de 2% par an des parts de marché de la boulangerie dans son ensemble. En ce moment, ce secteur représente 9% des livraisons bioalimentaires au Québec.

«Le palais des Québécois commence à se développer, croit Mathieu Chartier, propriétaire de la boulangerie La Grigne à Joliette. Ils carburent à la nouveauté.»

Si les Québécois aiment bien l'innovation, ça ne veut pas dire pour autant qu'ils rejettent complètement la nourriture de leur enfance. Le pain blanc moelleux a encore la cote, et les anciens goûts redeviennent à la mode, comme ceux des grains entiers. «Les consommateurs ont un penchant pour le goût brut et pur des grains», mentionne M. Chartier.

La présence d'immigrants influe aussi sur les produits de boulangerie, particulièrement dans le secteur des pains dits de spécialité (tortillas, pain pita, pain naan). «Les immigrants veulent retrouver certains aliments qui étaient présents chez eux, note Guy Grondin, président du Conseil de la boulangerie du Québec. Ça crée un effet d'entraînement, et les Québécois adoptent ces nouveaux produits.»

Autre observation, les consommateurs cuisinent de moins en moins. Ça ne veut pas dire pour autant qu'ils renoncent à leurs petits plaisirs sucrés. Ainsi, la consommation de petits pains, de tartes et de gâteaux a augmenté considérablement, tandis que celle de beignes et de farine a diminué. On observe aussi une popularité croissante pour les pâtes précuites surgelées. Les produits à forte teneur en gras et en calories connaissent, quant à eux, une baisse de leurs ventes en raison de la sensibilisation de la population à l'égard d'une alimentation saine.