Les entreprises familiales jouent un rôle de premier plan dans notre économie. Elles représentent 55% du PIB. Selon certaines études, jusqu'à 80% des nouveaux emplois au Canada ont été créés dans ce type d'organisations. La pérennité des entreprises familiales est donc un enjeu de taille. D'où l'importance de bien préparer sa relève. Michel Bundock, du Groupement des chefs d'entreprises du Québec (GCEQ), nous présente les cinq meilleures pratiques à adopter lorsque vient le temps de passer le flambeau.

1. Comprendre qu'un transfert d'entreprise dure plusieurs années. «C'est un processus qui est long et qui dure entre sept et dix ans. Une personne qui dirige une entreprise ne se remplace pas aussi facilement. Surtout si l'entreprise a évolué et qu'elle est, par exemple, passée de 5 à 150 employés. Les enjeux sont beaucoup plus importants», dit Michel Bundock.

2. Créer un dialogue ouvert. «Il faut créer un plan de développement de relève avec des objectifs clairs. Parfaire ses connaissances dans tel ou tel département, rencontrer les banquiers, élargir son réseau de contacts, etc. Ce plan doit être échelonné dans le temps. Et il doit être préparé à la fois par celui qui cède et celui qui reprend. La discussion doit être ouverte, bilatérale», poursuit le grand patron du GCEQ.

3. Savoir ce qu'on veut vraiment. «Le grand défi dans un processus de relève, c'est quand le chef d'entreprise ne sait pas ce qu'il veut. Où se voit-il dans les prochaines années? Il doit le savoir. C'est fondamental. Le repreneur doit se poser la même question», explique-t-il.

4. Définir son rôle. «La grande majorité des cédants sont des PDG. Dans la plupart des cas, ils deviennent ensuite président, puis président du conseil. Ces rôles ont tous des caractéristiques. Il faut déterminer le rôle de chacun. Un peu comme une description de tâches. Ça évite bien des conflits. La grande difficulté dans la relève familiale, c'est justement l'identification des postes. Mais aussi la relation parent-enfant. Dans un repas familial, par exemple, si la conversation tourne autour de l'entreprise, est-ce le père et le fils qui se parlent ou l'entrepreneur et sa relève?», questionne M. Bundock.

5. Échanger avec d'autres entrepreneurs. «Oui, il faut parler de ses projets avec son banquier ou son avocat, mais il est essentiel d'en parler avec d'autres entrepreneurs qui vivent la même chose. Le piège c'est de rester seul quand on se pose des questions», conclut-il.