Chaque année, de petites révolutions naissent dans la tête des jeunes entrepreneurs du Québec. Voici les nouveaux projets de certaines des personnalités d'affaires les plus en vue de la nouvelle génération.

Lancer un nouveau produit Christine Renaud

Trois ans après avoir fondé E-180, site de jumelage où les usagers sont invités à mettre en commun leurs connaissances, Christine Renaud vient d'obtenir 434 000$ du Fonds des médias pour lancer une application mobile, qui sera offerte sur iOS en janvier. L'application permettra aux gens fréquentant simultanément un espace (musée, aéroport, etc.) de voir les offres et les demandes de connaissances des usagers qui les entourent. «Nous voulons créer des rendez-vous de cerveaux (brain dates) spontanés et nous cherchons activement des espaces désirant faire partie de notre réseau d'affiliés, explique Mme Renaud. Nous espérons rejoindre des centaines de milliers d'utilisateurs.» E-180 a également signé un partenariat d'un an avec l'entreprise new-yorkaise Richard Attias and Associates, afin de transformer ses événements en communautés d'apprentissage. Les prochains arrêts sont prévus au Doha GOALS, au Qatar, et au Global Entrepreneurship Forum, au Maroc.

PHOTO OLIVIER PONTBRIAND, LA PRESSE

Christine Renaud

Une nouvelle Tournée des entrepreneurs Louis-Philippe Maurice

En plus de faire grandir Busbud, qui permet d'acheter un billet d'autobus à partir d'une application mobile ou d'un site web dans plus de 10 000 villes dans 89 pays, son cofondateur LP Maurice s'implique aussi pour revitaliser l'entrepreneuriat au Québec. Durant l'été, il a coorganisé la toute première Tournée des entrepreneurs, qui a attiré 500 participants à Rouyn-Noranda, Baie-Saint-Paul, Gaspé et Lac-Mégantic. Son objectif était de permettre aux gens d'affaires de Montréal et des régions d'échanger sur des enjeux communs: marketing, RH, financement, commerce électronique, etc. «Quand tu lances une start-up, tu es tout seul dans ton petit monde, dit-il. Peu importe où ils se trouvent et la nature de leurs entreprises, les gens d'affaires pouvaient discuter de leurs méthodes, trouver des partenaires et même des clients.» Les conférences, discussions et visites régionales ont été si appréciées que huit villes ont pris contact avec lui pour accueillir l'édition 2015.

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

Louis-Philippe Maurice

Des investissements en automatisation Nadia Bourgeois

Vice-présidente administration de Fabritec, l'un des plus grands manufacturiers d'armoires de cuisine et de salle de bains au Canada, qui emploie 350 personnes aux usines de Bromont et Mont-Joli. Au cours de la dernière année, elle a vu le fleuron familial devenir l'usine la plus automatisée dans son domaine en Amérique du Nord. Il y a deux ans, Fabritec a acheté la nouvelle machinerie d'une usine de fabrication de portes de thermoplastique du Kentucky, qui venait d'être emportée par la récession. «C'était risqué puisque nous voulions modifier l'équipement pour faire le débitage de nos caissons en mélamine tout en gardant ses fonctions premières», souligne-t-elle. Le système apporte de façon robotisée et automatique la matière première aux centres d'usinage, la débite et sélectionne le produit afin de l'acheminer à la plaqueuse de chants ou à la presse. «Ce fut un long processus d'équipe, mais la technologie a permis à Fabritec de tripler sa production, d'augmenter ses ventes au Canada, et surtout d'ouvrir les horizons sur le marché américain.»

PHOTO FOURNIE PAR FABRITEC

Nadia Bourgeois

Lancement d'un nouveau système Simon De Baene

Avec des revenus qui ont triplé dans la dernière année et de nouveaux bureaux deux fois plus spacieux, GSoft peut désormais se concentrer sur le lancement d'Officevibe, un système permettant aux entreprises de mesurer et d'améliorer l'engagement de leurs employés. «Chaque semaine, on envoie un jeu ou une question anonyme, qui exigent quelques secondes, explique le PDG Simon De Baene. Par exemple, on a créé le FaceGame, jeu qui consiste à reconnaître le plus de collègues en 30 secondes. Il permet d'apprendre le nom de tout le monde rapidement et d'instaurer une certaine compétition entre employés. L'aspect ludique aide à atteindre un très haut taux de participation.» Selon les réponses obtenues aux questionnaires et les résultats aux jeux, la plate-forme Officevibe dresse le profil de culture de l'entreprise et présente des recommandations concrètes pour aider l'organisation à s'améliorer. «C'est comparable au sondage annuel utilisé dans plusieurs entreprises, mais au lieu d'être annuel, c'est hebdomadaire, afin de mesurer en temps réel et de réagir en conséquence.»

PHOTO ANDRÉ PICHETTE, LA PRESSE

Simon De Baene

Après 3 pod, voilà Stolo Marc-Antoine Pinard

Après six ans consacrés à recruter de la main-d'oeuvre spécialisée dans les secteurs des jeux vidéo et de la techno à Montréal, les dirigeants de 3 pod ont décidé de se réorienter en renommant l'entreprise Stolo et en ouvrant un bureau à New York, la semaine dernière. Deux autres bureaux s'ajouteront à Los Angeles et à San Francisco au printemps 2015. En plus d'élargir son champ de recherche à tous les postes où la technologie entre en jeu, Stolo veut redéfinir le recrutement. «On améliore considérablement les méthodes d'embauche ponctuelle: définition minutieuse des besoins des entreprises grâce à notre expertise pointue, amélioration du processus de recrutement, garantie de trouver le bon candidat en 60 heures de travail, affirme le PDG Marc-Antoine Pinard. On offre également de prendre en charge le recrutement d'une entreprise sur une base régulière, pour alléger le travail des ressources humaines et maximiser la réussite. Un peu comme un contrat mensuel. Puis, on élabore un outil de recrutement où les travailleurs seront amenés à décortiquer leurs besoins en détail et à laisser leurs impressions sur certaines offres d'emploi.»

PHOTO FOURNIE PAR STOLO

Marc-Antoine Pinard