Il y a d'abord eu cette acquisition d'un bureau à Gatineau, puis celle toute récente d'une équipe de Boston. Et ce n'est pas fini : SPIRIA prévoit ajouter prochainement un bureau en Ontario. De quoi gonfler son équipe à plus de 150 employés.

Lorsque La Presse a rencontré Stéphane Rouleau, en novembre 2015, le cofondateur d'Innobec, devenue SPIRIA, avait déjà un plan clair en tête. Son entreprise, qui conçoit des logiciels sur mesure pour ses clients, allait miser en 2018 sur des bureaux en Ontario et au Massachusetts... et compter près de 200 employés.

Si, de son propre aveu, cette dernière cible est difficile à atteindre, l'homme d'affaires n'en demeure pas moins satisfait des jalons qu'il a enfoncés au cours des derniers mois.

Après avoir fait passer de 15 à 30 le nombre d'employés de son bureau de Gatineau, SPIRIA vient d'intégrer Iotopia Solutions, une entreprise de Boston spécialisée dans les logiciels pour objets connectés.

« Ça fait plusieurs années qu'on essaie de se positionner là-bas, explique le président de l'entreprise de Villeray. Avec cette acquisition, on va chercher une partie d'expertise, mais surtout un territoire. »

Photo François Roy, La Presse

Stéphane Rouleau, président et cofondateur de SPIRIA.

C'est que pour se démarquer de ses concurrents, notamment indiens, SPIRIA mise sur sa proximité géographique avec ses clients. « On ne veut pas se battre avec ces entreprises-là, explique Stéphane Rouleau, et plus on est loin de nos clients, plus ceux-ci nous perçoivent comme si on était une autre de ces entreprises. »

Maintenant qu'elle a posé un pied aux États-Unis, l'entreprise cofondée par Stéphane Rouleau et Patrick Bergeron entend étendre ses activités en Ontario. La PME en est à l'étape de la revue diligente, explique son président.

« Si tout fonctionne, on devrait pouvoir annoncer la nouvelle acquisition très bientôt. »

CROÎTRE ET SE TRANSFORMER

Pendant qu'elle s'attaque à de nouveaux marchés, SPIRIA aspire aussi à croître de l'intérieur, un véritable défi pour toute entreprise du secteur des technologies de l'information.

« Le volume d'affaires d'une entreprise comme la nôtre est directement en lien avec son nombre d'employés. Et pour la première fois de notre existence, on a eu à refuser dernièrement des mandats par manque de personnel», dit Stéphane Rouleau.

Pour éviter que ça ne se répète, cette PME montréalaise a mis en place une série de mesures.

« On a maintenant l'équivalent d'un employé et demi qui ne fait que du recrutement », explique son président.

« On a aussi ouvert les canaux de communication, ajoute-t-il. Nos gestionnaires rencontrent les membres de leur équipe une fois toutes les trois semaines. »

L'approche a notamment conduit SPIRIA à louer des locaux sur la Rive-Sud de Montréal pour répondre aux besoins d'une partie de son équipe gênée par le trafic automobile montréalais.

« On a maintenant une douzaine d'employés qui travaillent là-bas, explique M. Rouleau. Ça leur prend 15 minutes pour s'y rendre plutôt qu'une heure et demie ! »

L'entreprise compte maintenant prendre 18 mois pour intégrer ses acquisitions, puis poursuivre la croissance de l'intérieur. Peut-être ensuite cherchera-t-elle à étendre ses activités à nouveau ?

Photo François Roy, La Presse

SPIRIA compte 126 employés.

SPIRIA en chiffres

2003 : année de fondation d'Innobec, devenue SPIRIA

126 : nombre d'employés

10 à 15 millions : chiffre d'affaires annuel

Trois clés de la croissance selon SPIRIA

1. Se transformer comme entrepreneur, puis laisser les gens de l'équipe faire leur place. « Mon associé et moi travaillons aujourd'hui à créer un contexte de croissance pour l'entreprise, ce qui veut dire qu'on est moins impliqués dans ses activités concrètes », indique Stéphane Rouleau.

2. Établir des canaux de communication efficaces à l'intérieur de l'entreprise pour assurer le bien-être des employés tout en investissant dans le recrutement.

3. Bien utiliser les leviers financiers qui sont disponibles tout en ayant l'oeil sur les liquidités de l'entreprise. « Cash is king », rappelle l'entrepreneur.