Élever un seul enfant peut coûter 10 000 $ par année au Québec, selon le ministère de la Justice. La vie de famille entraîne souvent bien d'autres dépenses, comme des voyages et des sorties. À piger de la sorte dans le portefeuille, est-ce possible d'épargner pour la retraite ? Absolument, mais il faut un plan. Voici quelques trucs.

Après avoir eu leur fils Dorian, Janie Boucher et son conjoint se rendent compte qu'ils n'arrivent plus même s'ils gagnent bien leur vie. À ce moment-là, ils ont une prise de conscience. Ils doivent prendre en main leurs finances.

Ça, c'était il y a quatre ans. Durant l'année qui a suivi, ils ont beaucoup lu sur la gestion financière et ont décidé de commencer à planifier leur retraite.

Aujourd'hui âgés respectivement de 30 et 32 ans, Janie et son conjoint prévoient être capables de prendre leur retraite dans 12 ans.

« En fait, on aura sûrement encore envie de travailler, mais on aura alors la liberté de prendre une année sabbatique, pour voyager, ou de travailler à temps partiel pour passer plus de temps avec notre fils », explique Janie Boucher.

QUELLE EST LEUR STRATÉGIE ?

Ils ont un budget hyper détaillé, mais pas trop strict.

« On prévoit par exemple 120 $ de dépenses mensuelles pour la SAQ. Très important ! », dit Janie, qui travaille comme responsable de l'animation et des communications au Groupe d'entraide maternelle de La Petite Patrie.

Pour économiser, son copain fait les changements d'huile de la voiture et les travaux dans la maison. Janie et lui privilégient également l'épargne plutôt que l'emprunt pour se payer ce qu'ils désirent. Ils ont par exemple de l'argent accumulé pour les rénos, les vêtements et l'auto.

« Les gens trouvent qu'on est un peu intense », dit Janie.

Pour l'instant, son conjoint et elle voyagent peu. Pour leur entourage, c'est un peu comme s'ils avaient raté leur vie.

« D'ici quelques années, par contre, on pourra voyager sur les intérêts de nos placements. »

Pour les activités, ils favorisent ce qui est abordable : lecture de contes à la bibliothèque, abonnement annuel de 32 $ à la Joujouthèque et au Parc d'hiver de Rosemont, piscine municipale.

« On ne se prive pas, on sort quand on a envie de sortir, mais attendre 45 minutes pour un manège dans un parc d'attractions, ce n'est pas nécessairement le fun non plus. » - Janie Boucher

Grâce à ces petits trucs, Janie réussit à épargner 20 % de son revenu. Pour son conjoint, c'est 42 %.

Chaque mois, ils mettent de l'argent de côté dans leur REER pour la retraite.

L'idée de base, explique Janie Boucher, c'est d'essayer de maximiser la façon dont ils utilisent leur argent.

« On veut avoir la liberté d'arrêter de travailler quand on en aura envie, de ne pas être pris à la gorge, malheureux au travail à 60 ans. »

SUIVRE L'ARGENT

Pour épargner en vue de la retraite, il faut réduire ses dépenses ou trouver des façons de combler les mêmes besoins à meilleur prix. Mais pour ça, il faut d'abord savoir où va notre argent.

« Par exemple, sait-on combien nous coûtent chaque année nos sorties hebdomadaires en famille au restaurant ? », demande David Truong, conseiller senior en planification financière chez Banque Nationale Gestion privée 1859.

Une manière de savoir combien on dépense par année est simplement d'examiner ses relevés annuels en ligne de carte de crédit et de débit. Naturellement, cette stratégie fonctionne seulement si on paie la grande majorité du temps de façon électronique.

Maintenant, chaque personne doit décider comment elle rectifiera le tir en fonction de ce qu'elle désire comme style de vie.

Une chose demeure vraie pour tous, par contre : si on élimine une dépense, il faut éviter de la remplacer par une autre dépense. L'argent doit être épargné.

Paul Bourget, directeur de projets en éducation financière au CIRANO, suggère donc à ceux dont l'argent brûle les doigts de choisir une forme d'épargne moins liquide, c'est-à-dire plus difficile à transformer rapidement en argent. Il peut s'agir, par exemple, de participer à un Régime de réinvestissement de dividendes.