Certains coups de pouce ont le pouvoir de changer une vie. L'avocate Suzanne Pringle en sait quelque chose. Depuis des années, elle travaille d'arrache-pied afin que des jeunes puissent bénéficier de l'aide qu'elle a elle-même reçue.

Lorsqu'elle était enfant, Suzanne Pringle passait chaque jour devant le Collège Sainte-Anne, à Lachine. À travers la clôture, elle pouvait apercevoir l'établissement fréquenté par des jeunes de familles aisées.

Normalement, elle n'aurait jamais dû traverser cette clôture. Alors qu'elle avait 9 ans, son père est devenu paralysé à la suite d'un accident vasculaire cérébral. Il n'a jamais retravaillé ensuite. Sa famille vivait donc avec des moyens extrêmement modestes.

« En secondaire 3, j'ai commencé à fréquenter une école très laxiste, se souvient-elle. C'était épouvantable. Les élèves séchaient les cours, et parfois les profs ne se présentaient même pas. Trois semaines après la rentrée, je me suis retrouvée au Collège Sainte-Anne du jour au lendemain. »

« Je connaissais le salaire de ma mère et je sais que c'était impossible pour elle de payer ça. De toute évidence, quelqu'un a soutenu cette démarche. À l'époque, la fondation n'existait pas, c'était la communauté qui aidait. » - Suzanne Pringle

Elle a ainsi pu terminer ses études secondaires avec l'attention et le soutien de bons enseignants. « Je sais que mon passage au collège a changé ma vie », note-t-elle.

FAIRE LA DIFFÉRENCE

De son expérience est né le désir de redonner aux suivants et de faire la différence dans la vie d'autres jeunes. Ainsi, elle a commencé à oeuvrer au sein de la Fondation Sainte-Anne peu après sa création, en 1992. Au fil des ans, elle s'est engagée dans l'organisation de différents événements, allant même jusqu'à couper du fromage pendant toute une journée pour une soirée vins et fromages.

Maintenant, à titre de présidente de la fondation, elle agit davantage comme « chef d'orchestre ». « Maintenant, on trouve des gens pour s'associer à notre projet et notre vision et qui vont nous supporter dans différents événements de collecte de fonds », explique-t-elle.

La Fondation Sainte-Anne donne aujourd'hui 250 000 $ en bourses d'études annuellement à des élèves qui en ont besoin. « Cela signifie qu'on touche au moins une centaine de familles par an, note Me Pringle avec fierté. En plus, nous avons créé une bourse d'innovation remise à des professeurs ou d'autres membres du personnel pour des projets innovants. Nous avons amassé 106 000 $ pour cela récemment. »

Elle parle avec beaucoup d'enthousiasme des nombreux autres projets soutenus par la fondation. « Nous avons notamment comme projet de créer un makerspace qui sera ouvert à la population, cite en exemple Me Pringle. Ce sera un grand laboratoire d'échanges, d'innovation et de collaboration technologiques. On va y trouver des imprimantes 3D, des outils, etc. »

Engagée depuis 25 ans dans la fondation, Me Pringle a assurément contribué à faire la différence dans la vie de nombreux jeunes, mais aussi dans la communauté.