Une panoplie d'entreprises de haute technologie orbitent autour des entreprises minières du Québec. En voici quatre qui démontrent comment les technologies viennent appuyer le développement minier.

Estimer le danger en temps réel

Évaluer le risque de rupture de la roche dans les mines profondes. Voilà la délicate tâche dont s'acquittent chaque jour les logiciels de l'entreprise Mira Geoscience. La PME montréalaise, qui compte une vingtaine d'employés au Québec et 20 autres en Australie, rassemble les données géologiques et géotechniques d'une mine pour délimiter ensuite les points de tension, et ainsi déterminer les risques d'effondrement. « Les nouvelles données sont intégrées chaque jour pour nous permettre de faire un modèle 3D qui évolue dans le temps, explique Gervais Perron, directeur développement des affaires chez Mira Geoscience. De cette façon, on fournit aux entreprises minières une carte du risque de rupture en temps réel. »

Analyser la roche avec un laser

En 2012, alors que Curiosity renvoyait sur Terre ses premières images de Mars, le monde minier, lui, s'attardait au spectromètre laser dont était équipé le « rover ». Cette technologie, appelée LIBS (laser-induced breakdown spectrometer), démontrait alors avec quel détail elle pouvait discerner et quantifier chacun des éléments trouvés dans un échantillon de roche. L'entreprise montréalaise Elemission en a profité pour lancer son propre spectromètre, le Coriosity, qu'elle utilise aujourd'hui pour analyser la composition de carottes. « Cette technologie permet d'effectuer 1000 mesures par seconde, explique François Doucet, cofondateur et président de l'entreprise. Quand on fait autant de mesures, analyser une carotte de 100 m de long devient un objectif réalisable. »

Un drone pour préparer les plans

Les drones allaient tôt ou tard faire leur place dans la gamme de services offerts aux sociétés minières. Grâce à son aile volante, TerraScan 3D fait partie du lot. L'entreprise de Saint-Basile-le-Grand aide à la planification de l'aménagement des mines et à la mesure de leurs inventaires en minerais en couplant le travail de son drone à celui de ses instruments d'arpentage. « Chaque photo prise par le drone est géolocalisée, explique Nicolas Léonard, fondateur de l'entreprise de la TerraScan. On les rassemble pour créer une mosaïque de photos en deux dimensions, mais on peut aussi établir un modèle topographique en trois dimensions par photogrammétrie. »

Détecter le minerai du haut des airs

Du haut de son hélicoptère, l'entreprise Géophysique GPR détecte à la fois le fer, le cuivre et le graphite emprisonnés dans le sol. Pour y arriver, la PME établie à Longueuil a créé son propre système d'exploration électromagnétique aéroporté, le GPRTEM, qui se décompose en deux boucles : l'une émettrice, et l'autre réceptrice. Bien que la méthode soit connue depuis longtemps, il existe peu de systèmes du genre sur le marché, selon Claude Robillard, vice-président de Géophysique GPR International. Cela dit, son entreprise a déjà analysé des milliers de kilomètres de sol pour l'industrie minière, et met présentement au point ce qui deviendra la deuxième génération de l'instrument.

Photo Ivanoh Demers, Archives La Presse

Grâce à son spectromètre laser, Elemission offre un service d'analyse de carottes aux minières.

IMAGE FOURNIE PAR TERRASCAN 3D

Les photos croquées par l'aile volante de TerraScan 3D sont combinées pour créer un modèle tridimensionnel d'un site minier.