Le MBA est traditionnellement lié au développement des affaires et à la rentabilité financière. Or, à Concordia, on a voulu sensibiliser les étudiants à l'importance de redonner à sa communauté.

«Nous voulions donner plus d'importance à l'engagement social et communautaire», affirme Dave McKenzie, coordonnateur du MBA action communautaire de l'école de gestion John Molson de l'université Concordia.

Un cours optionnel a donc été créé récemment pour permettre aux étudiants du MBA de réaliser un projet concret dans la communauté.

«On les envoie dans des organismes à but non lucratif qui n'auraient pas les moyens de se payer une telle expertise, affirme M. McKenzie. Par exemple, des étudiants ont travaillé pour aider la Fondation Farha à augmenter la participation à sa grande marche pour amasser des fonds pour la lutte contre le sida.»

Paul Desbarats, étudiant au MBA, a pour sa part travaillé avec la Fondation Centre Action, un organisme de LaSalle qui oeuvre auprès de personnes atteintes de déficiences physiques et cognitives.

«On a créé un manuel pour guider l'action quotidienne du centre», explique M. Desbarats qui a pu apporter son expertise dans tout le volet stratégique de la démarche.

«C'est important de mettre en pratique ce qu'on apprend dans les cours», ajoute-t-il.

Action communautaire

Katerine Low est allée vivre son expérience d'action communautaire avec le Black Community Resource Centre (BCRC), dans l'arrondissement Côte-des-Neiges.

Elle a travaillé avec l'organisme pour évaluer la faisabilité de mettre en place un programme de contravention positive pour les jeunes du quartier, en collaboration avec le service de police.

«Au lieu de chercher seulement les comportements négatifs des jeunes, le programme amène les policiers à remarquer également les bons comportements, aussi simples que jouer au basket dans le parc au lieu de flâner en fumant des cigarettes. Pour récompenser les jeunes qui ont de bons comportements, les policiers leur donnent par exemple un coupon pour avoir un sous-marin gratuit chez Subway. C'est une initiative qui a démarré à Vancouver et qui a été reprise un peu partout au pays», explique-t-elle.

Au cours de ses quatre mois de travail, elle a parlé à des gens de partout au pays qui ont instauré le programme, au service de police du quartier, aux jeunes et aux commerçants.

Elle a finalement rédigé un rapport d'une centaine de pages qui en venait à la conclusion que les relations entre les jeunes et les policiers étaient trop tendues en ce moment pour instaurer un programme du genre.

«Ils devraient commencer par se rapprocher un peu avant de se lancer dans un projet comme celui-là, affirme-t-elle. Je pense par exemple aux policiers qui travaillent dans les écoles. Des matchs de basket pourraient être organisés entre eux et les jeunes. Le BCRC travaille finalement avec quelques écoles et le service de police pour voir si ce serait possible d'organiser ce genre d'activité», affirme-t-elle.

Pour l'étudiante au MBA, l'expérience a été très enrichissante même si le programme n'a pas été implanté.

«On passe tellement de temps dans nos livres que ça fait vraiment du bien de pouvoir enfin travailler sur le terrain et de mettre la théorie en application.»