Après la fermeture de l'unité montréalaise de recherche de Merck - d'où est sorti Singulair, mais aussi Vioxx -, on était sur les dents. On se demandait si Merck n'allait pas tout bonnement plier bagage et fermer aussi l'usine de Pointe-Claire. Or, il n'en est rien.

Le 25 octobre dernier, Merck a annoncé que les travaux de mise à niveau de l'usine étaient terminés. Après 33,2 millions d'investissements, Pointe-Claire reçoit la flatteuse désignation de «centre d'excellence mondial pour la production de crèmes, onguents et liquides».

La Food and Drug Administration lui a aussi accordé son certificat d'excellence, ce qui permet aux produits de Pointe-Claire d'être expédiés aux États-Unis.

Parmi ces produits, le plus connu est sans doute Claritin, le sirop contre les allergies. On fabrique aussi à Pointe-Claire des lotions diverses comme Diprosalic, un anti-inflammatoire, et Diprosone, une lotion qui soulage des symptômes de l'arthrite.

Le nouvel entrepôt et les sept nouvelles lignes de remplissage permettront de produire 14 nouveaux produits, une bonne nouvelle pour les 264 employés de l'usine.

«Nous avons réalisé d'autres investissements au Québec cette année, ajoute Christine Homsy, directrice de relations publiques pour Merck Canada. Nous avons annoncé notre implication continue dans le Consortium québécois sur la découverte du médicament (CQDM) à hauteur de 5 millions pour les cinq prochaines années.» Le CQDM investit l'argent de ses partenaires dans la recherche privée et publique en sciences de la vie.

Et Merck manifeste aussi son intérêt pour la science de pointe. Elle a placé 6,8 millions dans le fonds Amorchem, qui a annoncé la création d'une entreprise destinée à faire des études cliniques, NuChem.

NuChem travaillera en priorité sur les molécules issues de financements par Amorchem. Amorchem finance des étapes précoces de développement de nouvelles approches thérapeutiques.

Dossier patient mobile

Si vous souffrez d'une maladie chronique comme le diabète, l'emphysème ou l'arthrite, vous parlez beaucoup avec votre médecin et même avec beaucoup de médecins. Épuisé de répéter la même liste de symptômes, médicaments, interventions, rechutes, etc. à tous ces gens? Pharma 3.0 vient à la rescousse.

C'est le nom que la firme Ernst&Young a donné l'an dernier à l'invasion par la pharmaceutique des nouveaux moyens de communication, d'Internet et de l'arsenal informatique contemporain.

C'est le calendrier de vaccination sur le téléphone intelligent du docteur qui lui rappelle automatiquement que c'est le moment de l'injection de rappel de Mme Tremblay. C'est Medscape qui permet au praticien d'accéder de n'importe où à des données pharmaceutiques sur l'efficacité d'un médicament.

Et c'est le dossier patient mobile, qui va vous éviter de rabâcher la chanson de vos symptômes d'un médecin à l'autre.

Merck offre aux intervenants de la santé le dossier mobile Mihealth, que le médecin télécharge sans frais, sur demande. Le médecin crée le compte patient et celui-ci, moyennant 59$ par année, remplit son propre dossier et le tient à jour. Une fois par année au moins, le médecin valide le dossier patient.

Le patient peut permettre à tout professionnel de la santé, n'importe où dans le monde, d'accéder à son dossier. Mais attention: sans cette autorisation, selon Merck, le dossier est illisible, inaccessible et sécurisé.

Plus besoin d'attendre que la Dre Truc communique le dossier au Dr Muche. C'est le patient qui s'en charge.