Selon le sondage SOM Gestion de patrimoine et plan financier de Desjardins, 80% des Québécois n'ont pas de plan financier. Parmi les objectifs financiers les plus souvent cités, on note la sécurité de la famille et le fait d'avoir suffisamment d'argent pour la retraite.

«Les Québécois se préoccupent principalement d'équilibrer leur budget et d'épargner pour leur retraite, mais ne considèrent pas forcément tous les autres champs de la gestion de patrimoine, où interviennent divers experts», observe Angela Iermieri, planificatrice financière chez Desjardins.

La gestion de patrimoine englobe les assurances, les finances, les placements, la fiscalité, la retraite, la succession et les aspects légaux. En voici les principales étapes.

1. Bâtir son patrimoine

La gestion de patrimoine commence par l'analyse de ses actifs (immobiliers, placements financiers) et passifs (dettes, crédit) pour ensuite établir un plan d'action stratégique. «Dès qu'il y a de l'actif financier, il faut penser gestion globale à 360 degrés, explique Guy Côté, premier vice-président et gestionnaire de portefeuille à la Financière Banque Nationale. Quel serait l'impact d'un décès? La famille est-elle protégée? Plus les actifs financiers sont importants, plus la gestion de patrimoine devient complexe et nécessite l'encadrement d'experts.»

Le patrimoine se bâtit et doit être révisé tout au long de la vie, selon les objectifs financiers et l'âge prévu de la retraite. «C'est à cette étape qu'on vérifie si on a un fonds de retraite ou si on doit se tourner vers de l'épargne personnelle. Ensuite, il faut chercher à protéger ses biens et ses proches avec des assurances (vie, invalidité, santé, des biens)», précise Angela Iermieri.

«Les gens commencent généralement à bâtir leur patrimoine vers l'âge de 35 ans, alors lorsqu'ils commencent à s'établir financièrement. Plus jeune, c'est encore mieux», ajoute-t-elle.

2. Faire croître son patrimoine

Après avoir réalisé un bilan patrimonial, l'épargnant doit faire croître son patrimoine en maximisant ses cotisations au REER, au CELI et au REEE des enfants. La stratégie de placements évolue selon les objectifs de l'épargnant, en collaboration étroite avec le conseiller ou le gestionnaire. «Pour faire fructifier son capital, il importe d'avoir une bonne répartition d'actifs entre différents produits et de suivre le plan de près», mentionne Guy Côté.

3. Protéger son patrimoine

Dès que l'épargnant a une personne ou un bien à protéger, deux documents cruciaux doivent être prêts: le mandat en cas d'inaptitude et le testament. Cette étape permet de déterminer le mandataire, de même que les héritiers, les liquidateurs et les fiduciaires. «C'est toute une responsabilité de nommer ces personnes. Il faut prendre le temps d'y penser et de le faire convenablement», rappelle M. Côté.

Les besoins en assurances sont également appelés à changer à l'approche de la retraite. «Lorsque les enfants sont grands, les assurances visent un autre objectif: celui de minimiser l'impact de la succession», énonce M. Côté.

Outre les fiscalistes et les notaires, l'épargnant pourra alors faire appel à des conseillers en sécurité financière qui feront un bilan des besoins en protection pour les assurances invalidité, maladies graves et soins de longue durée, notamment, précise Mme Iermieri.

4. Transmettre son patrimoine

La dernière étape consiste à faire son bilan successoral et à veiller au transfert de ses biens de façon fiscalement avantageuse. «Avec l'aide d'un conseiller, il faut déterminer la facture fiscale au moment du décès et tenter de réduire cette facture, en respectant ses volontés et les valeurs du client», précise Mme Iermieri.

«Une bonne planification successorale évite que le patrimoine accumulé pendant toute une vie soit dilapidé par l'impôt, souligne M. Côté. Toutes les étapes doivent alors être mises en place: le bilan successoral, les assurances, la révision du testament.»

Le patrimoine peut se transmettre sous forme de fiducies à l'intention d'un bénéficiaire ou d'une société de placement. Le capital se lègue aussi de son vivant par l'entremise de dons personnels ou planifiés, indique M. Côté. «On voit de plus en plus de gens qui souhaitent faire profiter leurs enfants de leur vivant. Ils vont les aider à payer la maison afin qu'ils puissent voyager en famille, par exemple. D'autres vont payer les REEE des petits-enfants.»