Il y a dix ans, Pierre Gingras décidait de créer un fonds de dotation avec Centraide. Il voulait redonner à la communauté tout en engageant ses enfants dans l'aventure.

Il s'est donc engagé à verser une certaine somme chaque année à ce fonds, d'où est dégagé un rendement qui sert à appuyer une cause qui le touche particulièrement, soit celle des enfants dans le besoin.

Plusieurs raisons poussent chacun à faire un don. Pierre Gingras, un ancien actuaire, voulait, quant à lui, impliquer ses enfants et ses petits-enfants et leur apprendre à donner, eux qui ont grandi dans un milieu privilégié. «Ce n'est pas dans notre culture de faire des dons de cette façon», reconnaît toutefois le retraité de 76 ans.

En 2011, seulement 5% des Québécois ont fait des dons planifiés, définis comme tout don faisant l'objet d'une planification financière, fiscale et successorale. Ces dons peuvent se faire notamment par le biais de legs testamentaire, d'une police d'assurance vie ou d'une fiducie de bienfaisance.

Dons sur mesure

Chacun choisit la formule qui lui convient le mieux. Certaines personnes céderont des actifs immobiliers ou des titres cotés en Bourse, cette dernière option étant intéressante puisque le gain en capital n'est pas imposable, indique la planificatrice financière Silvia Ugolini. D'autres opteront pour la rente de bienfaisance, où le donateur touche un revenu fixe, dont la majorité est non imposable après un certain âge.

Toutefois, 90% des donateurs préféreront l'option la plus sécurisante, le legs testamentaire.

Nathalie Côté, directrice du développement philanthropique pour Centraide Québec et Chaudière-Appalaches, rappelle néanmoins que les dons du vivant d'une personne sont «accessibles à la masse». «De nos 158 fonds, la majorité ont très peu ou pas d'argent dedans», précise-t-elle.

Pas à la portée de tous

Elle convient toutefois que ce genre de philanthropie n'est «pas pour tout le monde», puisqu'il requiert «une certaine aisance». La directrice donne un exemple: «Nous, on demande 5000$ minimum pour créer un fonds. Dans certaines universités, c'est beaucoup plus», dit-elle.

Mais en fin de compte, Nathalie Côté estime que les mentalités peuvent évoluer. «Les anglophones ont le réflexe de laisser des fonds à l'hôpital, par exemple. Au Québec, on peut changer la culture et éduquer la population» au sujet des dons planifiés, soutient-elle.