Le monde de la franchise a grandement évolué depuis les années 80. Aujourd'hui, on ne parle plus d'acheter une franchise, mais bien de créer son entreprise.

«Avant, nous fonctionnions sous le principe de Moi, Tarzan et toi Jane. Cela veut dire: «Moi le franchiseur, je te dis quoi faire et franchisé, écoute-moi»», explique Pierre Garceau, président-directeur général du Conseil québécois de la franchise. L'association compte 1000 membres dont 60% sont des détenteurs de franchise, 25% des franchiseurs et 15% des fournisseurs.

Dorénavant les deux parties ont intérêt à travailler ensemble. Un avocat spécialisé dans le domaine des franchises, Me François Alepin, est aussi du même avis.

«Il y a 30 ans, le franchiseur avait le gros bout du bâton. Maintenant, les franchisés sont plus avertis et vont davantage s'informer. Ils n'achètent plus les yeux fermés en se fiant uniquement aux belles paroles du franchiseur.»

Les avantages

Quels sont les avantages de se lancer en affaires avec une bannière connue? «La franchise, répond M. Garceau, c'est le transfert d'une recette éprouvée. Le franchiseur a créé une entreprise et veut accélérer sa croissance. En retour de son droit d'entrée (le franchisé débourse entre 15 000$ et 50 000$), celui-ci obtient alors la recette, le plan d'affaires et dans certains cas, un manuel d'opération sur les façons de procéder.»

Auteur du Petit Guide de la franchise, publié sur l'internet, Me François Alepin estime que l'intérêt pour l'éventuel acquéreur, c'est de faire partie d'un groupe ou d'un réseau qui possède une force publicitaire.

Comment évaluer la notoriété d'une enseigne? «Le franchisé, observe Me Alepin, doit faire en quelque sorte un travail du futurologue. Est-ce que cette bannière est forte ou le deviendra-t-elle? Lorsqu'on s'embarque dans un projet, c'est parfois pour les cinq ou dix prochaines années.»

Pas de certitude de réussite

Le PDG du Conseil québécois de la franchise, Pierre Garceau est bien clair. Il n'y a pas de certitude de réussite. «Ce n'est pas tout le monde qui réussit un gâteau au chocolat», compare-t-il.

Même de son de cloche de chez Me Stéphane Teasdale, spécialiste des franchises qui a de nombreux clients principalement chez les franchiseurs. «L'entreprise franchisée, dit-il, n'est pas une garantie de succès en soi. Il faut travailler très fort et démontrer son habileté à suivre «la recette» du franchiseur tout en recrutant de bons collaborateurs. Il ne peut réussir seul.»

De son côté, Me Alepin ajoute que l'investisseur doit démontrer des qualités de gestionnaire en ressources humaines. «Il ne peut pas rester assis derrière son bureau. Il doit faire un travail de motivation auprès de ses employés et communiquer la vision du franchiseur.»

Quant à Pierre Garceau, ancien banquier, il rappelle qu'il faut investir avec son coeur. «Le but d'avoir une franchise? C'est de faire de l'argent tout en réalisant ses ambitions. En fin de compte, c'est d'accomplir ce qu'on désire être.»