L'univers de la formation professionnelle est en perpétuel mouvement et s'adapte pour mieux répondre aux besoins des travailleurs et du marché du travail. C'est pourquoi celle-ci multiplie les formes et les méthodes. Mais elle ne doit pas négliger l'essentiel. Un monde en cinq mots.

COMPÉTENCES

La formation professionnelle procure des aptitudes techniques spécifiques pour accéder au marché du travail ou accroît les compétences du professionnel qui s'y trouve déjà. C'est aussi une manière d'améliorer son sort. Il peut s'agir de gagner des compétences supplémentaires pour tonifier sa carrière. Ou tout simplement - et plus fondamentalement - d'apprendre un métier et d'en faire un tremplin pour transformer sa vie.

ADAPTATION

À tous les niveaux - secondaire, collégial ou universitaire -, l'offre et les moyens de diffusion se multiplient. Dans le secteur universitaire, par exemple, on a vu apparaître, sur les brisées des précurseurs américains, des formations en ligne ouvertes à tous (FLOT), ou massive open online courses (MOOC). Sans limite d'inscriptions, ces cours peuvent être suivis simultanément par des dizaines de milliers d'étudiants partout sur la planète. Déjà, HEC Montréal offrait avec EDUlib une formation universitaire en accès libre dans le domaine de la gestion. TÉLUQ et l'Université Laval s'engagent aussi dans cette voie.

PROGRAMMES

Le secteur collégial n'est pas en reste. Le Cégep à distance, mis sur pied par le Collège de Rosemont, propose 140 cours en anglais ou en français. L'élève peut faire sa scolarité entièrement à distance, dans deux diplômes d'études collégiales (DEC) techniques et deux attestations d'études collégiales (AEC). Attestations d'études collégiales? Les AEC sont des programmes de courte durée, crédités, élaborés sur la base des programmes de DEC techniques existants. Mis sur pied par les cégeps mêmes, ils veulent répondre aux besoins particuliers du marché du travail. Comme les besoins, il s'en ajoute sans cesse.

ÉTHIQUE

En cette période où l'éthique est de toutes les discussions, les formations professionnelles s'adaptent. Par exemple, la nouvelle AEC en commerce international offerte cet automne au cégep Champlain St. Lawrence aborde notamment la question des responsabilités sociales. En effet, il y a une «nécessité pour la formation continue de permettre le développement d'une éthique du travail», insiste Louise St-Arnaud, titulaire de la Chaire sur l'intégration professionnelle et l'environnement psychosocial de travail de l'Université Laval.

DISCUSSION

«La formation professionnelle n'est pas seulement une relation entre un expert qui connaît un contenu et des travailleurs auxquels il donne des informations pour s'améliorer, soutient Mme St-Arnaud. C'est aussi la possibilité que ces activités offrent aux professionnels de mettre des mots sur ce qu'ils savent déjà.» Discuter de la manière dont ils appliquent leurs compétences: c'est ce que Louise St-Arnaud appelle le savoir-être au travail. «On vit actuellement une accélération incroyable des processus et on n'arrive plus à penser», souligne-t-elle. «Le milieu, l'organisation et le monde sont en constant changement, et il faut se réajuster.» Toute formation ne doit pas être vue dans le seul objectif d'un accroissement de la performance et de la productivité. «Il faut aussi que la compétence des savoir-être au travail soit maintenue.» Il est nécessaire de réserver des lieux et des moments pour échanger à ce propos avec ses pairs.