Mesure et simplicité.

C'est un peu la marque de commerce des fonds communs équilibrés.

«À mon avis, pour le commun des mortels, les fonds communs équilibrés ou les fonds d'actions demeurent la meilleure façon d'investir, parce qu'on n'a pas le temps ou les connaissances pour surveiller les marchés et, surtout, on n'a souvent pas l'argent nécessaire pour avoir une répartition d'actifs adéquate, affirme Martin Dupras, planificateur financier et président de ConFor financiers. Je peux mettre 1500$ dans un fonds commun et toucher à 300 entreprises différentes. Cette structure est à mon avis toujours très pertinente.»

Signalons au passage que Martin Dupras ne vend ou ne distribue aucun fonds commun de placement.

Monsieur et madame Tout-le-Monde - vous et moi - se demandent ce que les fonds communs peuvent faire pour eux, alors que les marchés financiers progressent à un train de sénateur rhumatisant.

Il faut faire la part des choses, rétorque Martin Dupras. «Les marchés financiers, et surtout les marchés boursiers, devraient produire correctement à moyenne et longue échéance.»

Projection

C'est un axiome cardinal en investissement et en planification: le passé n'est pas garant de l'avenir. «Pour l'avenir, dit-il, j'aime bien me référer aux normes de projection de l'Institut québécois de planification financière», un organisme qu'il a présidé.

Ces normes, élaborées chaque année, sont destinées aux planificateurs financiers pour les aider à faire les projections de retraite de leurs clients.

Elles incluent une prévision de rendement pour trois portefeuilles types de fonds communs, correspondant à des profils conservateur, équilibré et dynamique. Pour un portefeuille équilibré, composé de 5% de placements à court terme, de 45% de titres à revenus fixes et de 50% d'actions canadiennes, le rendement annuel, une fois soustraits les frais de gestion, s'établit à 3,9%.

Pour un portefeuille dynamique, comptant 75% d'actions, le rendement grimpe légèrement, pour se fixer à 4,33%. Attention, ce n'est pas le rendement prévu pour 2012 ou pour les trois prochaines années. Il s'agit plutôt d'une estimation raisonnable de rendement moyen sur une longue période de temps.

«C'est modeste, reconnaît Martin Dupras. Et ça implique que le contrôle des frais de gestion est important.»

La question se pose avec une acuité particulière pour les fonds d'obligations, dont on n'attend pas de rendement défrisant au cours des prochaines années. «Si on prévoit un rendement de 4,5% au cours des 20 prochaines années et que je paie 2,25% en frais, il s'ensuit que je laisse sur la table la moitié du rendement», explique-t-il.

Multiplier les fonds et les indices?

Bien sûr, l'épargnant pourra combiner un fonds d'actions canadiennes, un autre d'actions étrangères, un fonds d'obligations et un fonds monétaire, ou encore multiplier les fonds indiciels. «Quand on reçoit l'état de compte, observe Martin Dupras, on a la fausse impression qu'on s'occupe de ses affaires.»

Mais est-ce vraiment le cas?

«L'approche d'un seul fonds équilibré est souvent plus efficace, précise-t-il. C'est moins sexy, mais chacune des sections de mon fonds sera bien gérée. Les transferts et le rééquilibrage continu entre les sections sont effectués. Les gens ne font pas ça.»

Pour encore plus de tranquillité d'esprit, on pourra opter pour les fonds cycle de vie, dont la répartition d'actifs est modifiée au fur et à mesure qu'on avance en âge.

«Les fonds équilibrés ne sont pas une panacée, il faut quand même faire un suivi. Mais je pense que c'est tout de même une réponse adéquate pour beaucoup de gens qui n'ont pas d'intérêt pour l'investissement, estime M. Dupras. Ce n'est pas que ces gens ne sont pas brillants, mais ils ont une vie, ils ont d'autres choses à faire.»

On les comprend.