Il y a très peu de femmes dans la vingtaine ou au début de la trentaine auprès des 400 membres de l'Association des femmes en finance du Québec (AFFQ). Dana Ades-Landy, nouvelle présidente, compte multiplier les efforts pour changer la situation.

«Je souhaite attirer des jeunes pour assurer la relève de l'Association», affirme-t-elle.

Pour arriver à ses fins, Dana Ades-Landy, qui fait carrière dans le domaine bancaire depuis près de 30 ans, compte se pencher sur différents éléments, comme le choix des activités.

«Qu'il soit question des formations ou des thèmes des déjeuners-conférences, nous devons nous assurer que nos activités sont intéressantes pour les jeunes, dit-elle. Nous devrons aussi nous pencher sur le coût de l'adhésion pour déterminer s'il est approprié pour les jeunes.»

Programme de mentorat

L'AFFQ annoncera officiellement à son gala du 24 avril la création d'un programme de mentorat. Un autre élément qui pourra attirer dans l'organisation des jeunes femmes en finance.

«Nous souhaitons mettre à profit l'expertise et l'expérience de nos membres, indique Dana Ades-Landy. Toutefois, nous sommes conscientes que les gens très expérimentés dans le monde de la finance sont souvent des hommes, donc nous n'éliminons pas l'idée d'avoir des hommes mentors.»

Le programme démarrera en septembre.

Grande conférence

L'autre grand projet de la présidente pour sa première année en poste est de préparer une conférence accueillant plusieurs femmes influentes du Québec.

«Nous irons chercher les femmes les plus visibles et les plus accomplies, affirme Mme Ades-Landy. Elles aborderont différents sujets d'actualité dans le domaine de l'économie, comme l'impact des médias sociaux, le changement des règles de gouvernance et les nouvelles normes comptables. Nous regarderons ce qui se passe ici et nous ferons des liens avec l'international.»

La journée devrait se dérouler au début de l'année 2014.

Femmes et conseils d'administration

Dana Ades-Landy a été nommée présidente en novembre, après que l'ancienne présidente et fondatrice de l'AFFQ, Andrée Corriveau, eut été nommée chef de cabinet d'Alexandre Cloutier, ministre délégué aux Affaires intergouvernementales canadiennes du gouvernement du Québec.

L'engagement de Dana Ades-Landy dans l'AFFQ a commencé en 2007, soit dès qu'elle a connu l'organisation. Elle a fait partie de différents comités, dont le comité Femmes au CA.

«Ce comité cible certaines membres prêtes à siéger à des conseils d'administration, explique Mme Ades-Landy. Nous recevons des demandes de différents établissements comme des hôpitaux, des universités, des musées et des organismes paragouvernementaux qui cherchent des femmes pour siéger à leur conseil d'administration. Nous leur en suggérons après avoir étudié les différents profils sur notre liste de membres.»

Prochain défi

Le prochain grand défi de ce comité sera de cibler des administratrices d'organismes à but non lucratif (OBNL) pour les amener à siéger à des conseils de grandes compagnies inscrites en Bourse.

«Plusieurs femmes siègent à des conseils d'administration d'OBNL et c'est l'endroit idéal pour acquérir de l'expérience, fait remarquer la présidente de l'AFFQ. Par contre, plusieurs y restent et ne vont pas vers des conseils de plus grandes organisations. Si bien qu'on retrouve finalement un cercle de cinq ou six femmes au Québec qui sont dans tous les grands conseils d'administration! Il faut donner la chance à d'autres et ainsi amener une diversité de femmes.»

Passer à l'étape supérieure ne se fait pas en criant ciseau.

«Une grande compagnie inscrite en Bourse n'ira jamais chercher une administratrice qu'elle ne connaît pas, affirme Mme Ades-Landy. Nous devons aider les femmes à entrer dans ces réseaux.»

Elle-même administratrice de plusieurs sociétés et chef du conseil facultatif de l'École de gestion John-Molson, Dana Ades-Landy souhaite ainsi qu'un jour, le «moins de 15% de femmes qu'on retrouve dans les conseils d'administration» des grandes socitétés canadiennes devienne une statistique désuète.