Le président de Ressources Cartier, Philippe Cloutier, ne s'en cache pas : pour trouver du financement, il préconise l'approche « Robin des bois ». Une stratégie qui lui demande, toutefois, de voyager partout dans le monde pour solliciter l'aide financière des « riches investisseurs » prêts à investir dans des projets miniers en Abitibi.

« On n'a pas le choix de faire autrement, convient-il. Il faut aller là où se trouvent les centres financiers, que ce soit Toronto, Vancouver, Calgary, Zurich ou Londres. C'est notre réalité. Ça se passe ailleurs qu'à Montréal. »

De toute évidence, cette approche semble porter ses fruits et générer des capitaux venant de l'étranger. Depuis décembre 2016, la petite entreprise de Val-d'Or compte parmi ses partenaires investisseurs le géant Agnico Eagle, qui a injecté 4,5 millions, en contrepartie d'une participation de 19,9 %.

Il ne cache pas que cette marque de confiance d'Agnico envers son entreprise a envoyé un signal potentiel au marché investisseur. Il faut comprendre l'intérêt de la grande société minière, qui a bon espoir que Ressources Cartier sera en mesure, éventuellement, de déterminer le potentiel aurifère, au terme de ses activités de forage, sur le site de l'ancienne mine Chimo, qui se sont amorcées en juillet 2017.

« Nous forons sans arrêt, en continu, sept jours sur sept, jour et nuit, explique le président. Nous avons deux foreuses sur le terrain, et nous avons accumulé 35 000 m de forage ! On est en train d'illustrer un potentiel pour au moins 1 million d'onces [d'or], et jusqu'à 1,5 million. »

« Nous amorçons maintenant la deuxième phase de forage qui se déroulera jusqu'à la fin de 2019. Si tout va bien, d'ici trois ans, nous aurons réalisé nos objectifs visant à démontrer que la mine peut entrer en exploitation. » - Philippe Cloutier, président de Ressources Cartier

L'IMAGE DES MINIÈRES

Chose certaine, Philippe Cloutier est en mission. Il continue de croire que le développement économique de l'Abitibi passe par la croissance des minières. Il défend leur bilan environnemental, « pas aussi noir qu'on le laisse croire », glisse-t-il au passage.

« On devrait plutôt souligner nos bons coups, insiste-t-il. Nous ne sommes pas là pour polluer les ruisseaux et les cours d'eau ! C'est faux de dire qu'on ne restaure pas nos sites ! »

Il reconnaît néanmoins que l'industrie a de la difficulté à « faire valoir ses bons coups ». « Il serait temps qu'on dise à la population que nous sommes là pour générer de la richesse, au lieu de nous enfarger en répondant aux critiques non fondées ! », martèle le président de la PME.

PÉNURIE DE MAIN-D'OEUVRE

Toujours est-il qu'en Abitibi, déplore-t-il, les minières qui font de l'exploration ont de la difficulté à trouver de la main-d'oeuvre pour aller sur le terrain.

« C'est dommage puisque la région connaît une forte activité avec la hausse du prix de l'or, dit-il. Les travaux d'exploration sont plus intenses que jamais, les laboratoires d'analyse [des carottes de forage] sont inondés de demandes provenant des minières. »

« Il nous manque du monde, c'est ça, le véritable problème », soulève-t-il.

RESSOURCES CARTIER EN BREF

Président : Philippe Cloutier, 54 ans

Siège social : Val-d'Or

Nombre d'employés : 4

Nombre d'employés en sous-traitance : 25